Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

Il faut immédiatement interrompre les travaux de la compagnie Pétrolia dans la municipalité de Gaspé

Saint-Dominique, le 2 février 2015 – Des organismes et les groupes citoyens appuient le comité Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé et la population de Gaspé dont la salubrité de l’eau potable est menacée, et demandent l’interruption immédiate des travaux d’exploration pétrolière de la compagnie Pétrolia à Gaspé. Celle-ci, par l’entremise de son président, annonçait il y a quelques semaines que le forage du puits Haldimand no 4 était terminé [1] . La compagnie veut à présent obtenir un permis de complétion auprès du ministère de l’Environnement. Il faut se rappeler qu’en 2011, des permis semblables ont permis à Pétrolia de faire des tests d’injectivité au pétrole [2] . La population craint la contamination de son eau potable puisque ces travaux se déroulent à 350 mètres d’un quartier où se retrouvent plus de 400 puits privés.

Bien que, selon la société Pétrolia, il ne sera pas nécessaire de fracturer puisque de nombreuses fissures sont déjà présentes dans le sol, les forages favoriseront la remontée des hydrocarbures à la surface et la contamination de l’air et de l’eau. Rappelons que le rapport du dernier BAPE sur les gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent précisait que la norme de distance de 400 mètres sous l’aquifère pour un forage horizontal visant à réaliser la fracturation n’est pas suffisante. Dans ce cas-ci, vu les fractures déjà présentes, même sans fracturation, cette distance est insuffisante. Le fait que le forage vertical ait été dévié à partir de 420 mètres sous la surface laisse croire que la majeure partie du forage horizontal se situe en deçà de la zone sécuritaire de 1000 mètres habituellement respectée par l’industrie. Aucune distance n’a été jugée sécuritaire jusqu’ici pour les forages dits conventionnels. Dans un sous-sol déjà fortement fissuré naturellement, ces activités sont à haut risque pour la nappe phréatique du secteur. Les normes qui ne sont pas adéquates pour préserver la population de la Vallée du Saint-Laurent sont-elles suffisantes pour la population de Gaspé ?

Une étude de la firme Savaria [3] a clairement démontré la présence de méthane thermogénique dans plusieurs puits d’observation du secteur suite aux premiers forages. On y stipule clairement les risques encourus si d’autres forages avaient lieu dans ce secteur déjà vulnérable. Les dirigeants de Pétrolia, de même que le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, et celui du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques ont reçu copie de cette étude il y a déjà quelques mois. C’est donc en toute connaissance de cause que le gouvernement du Québec vient de mettre à risque l’eau d’une partie de la population de la ville de Gaspé.

Cette situation est inacceptable et nous demandons au gouvernement d’agir immédiatement pour faire cesser ces travaux.

Sources :
Regroupement vigilance hydrocarbures Québec
Eau Secours
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