Depuis plus de 25 ans, le principal "parrain" de la Fondation Nicolas Hulot (FNH) est l’atomiste EDF. Comment dans ces conditions être ministre libre de ses positions et choix alors que la cuve défectueuse de l’EPR de Flamanvile piloté par EDF et ma-façonnée par Areva est au coeur d’un scandale couvert par l’Autorité de Sûreté Nucléaire ? Et que la filiale à 100% d’EDF, Enedis, impose ses compteurs-espions et toxiques aux citoyens sous la contrainte ?
Alors que MM Ferrand et Bayrou et Mmes Goulard et De Sarnez ont été "exfiltrés" du gouvernement, celui-ci est toujours le lieu d’un conflit d’intérêt parfaitement injustifiable mais qui, curieusement, fait l’objet d’un silence et d’une indulgence incompréhensible tant de la part du personnel politique que de la plupart des médias.
Il s’agit bien entendu des relations plus que troublantes liant le ministre de l’écologie et de l’énergie Nicolas Hulot à l’entreprise EDF qui, depuis plus de 25 ans, est le principal "parrain" de la Fondation Nicolas Hulot (FNH).
Bien sûr, il nous est expliqué que, dès son entrée au gouvernement, l’ex-animateur de télévision a démissionné de la présidence de la fondation qui porte son nom. Mais la ficelle est grossière et ne saurait convaincre.
En effet, Nicolas Hulot avait déjà opéré la même manœuvre en 2011 pour participer à la primaire écologiste, avant de reprendre la présidence de sa fondation une fois son aventure politique terminée. Il est évident que ce sera encore le cas à la fin de son mandat de ministre d’autant que, contrairement à 2011, M. Hulot n’a cette fois même pas pris la peine modifier le titre de sa fondation pour en faire retirer son nom…
Il est par ailleurs notable que la Fondation Hulot et EDF ont fêté leurs 25 ans de "mariage" le 19 mai 2016 (*), en signant à cette occasion un nouveau bail de 3 ans, ce qui signifie que, début 2019, EDF pourra à nouveau prolonger son financement… ou bien y mettre un terme.
De fait, d’ores et déjà, Nicolas Hulot sait que la fondation qui porte son nom pourra être "punie" si, en tant que ministre, il pose quelques problèmes à EDF. Or, il se trouve que des dossiers explosifs sont déjà sur le feu, et en particulier :
– la validation de la cuve du réacteur EPR de Flamanville puis l’éventuelle mise en service de ce réacteur : elles nécessiteront certes l’aval de l’Autorité de sûreté nucléaire, mais aussi la signature du ministre Nicolas Hulot.
– les compteurs communicants Linky sont imposés depuis plusieurs mois aux citoyens par Enedis, filiale à 100% d’EDF, avec des méthodes indignes (mensonges, intimidations, menaces) qui nécessitent l’intervention urgente du ministre avant qu’un drame ne se produise. Or, bien que régulièrement sollicité, le ministre Hulot reste muet sur le sujet.
Il faut hélas constater que la popularité de Nicolas Hulot, artificiellement construite par le biais des très polluantes émissions "Ushuaia", diffusées par TF1 (propriété du trust Bouygues), semble tétaniser la plupart des dirigeants politiques de tous bords, la majorité des médias, et même la plupart des associations dites écologistes.
Le plus énorme conflit d’intérêt du gouvernement Macron-Philippe continuera-t-il à faire l’objet de cette incroyable indulgence ?
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