« Nous avons été loin dans nos propositions afin de dégager un terrain d’entente, mais sans succès. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. L’employeur s’obstine en maintenant une position intransigeante », a déclaré Renaud Gagné, directeur québécois du syndicat Unifor.
Les discussions portent sur la délimitation entre la recherche et développement (R&D) et le travail de production. Rappelons que le travail de production est sous la juridiction de l’accréditation syndicale, mais que la R&D ne l’est pas. L’employeur se retranche derrière une décision du tribunal qui délimite ce qu’est le travail de R&D et celui de production. Le syndicat ne s’oppose pas à intégrer le contenu de cette décision à la convention collective conformément à la demande de l’employeur. Cependant il faut absolument inclure un moyen de déterminer à quel moment le travail passe d’un mode à l’autre.
Le syndicat a donc proposé d’ajouter une clause afin que Delastek informe le syndicat lorsque le client lui signifie qu’une pièce passe de la R&D à la production ou fait le chemin inverse. L’employeur refuse et maintient que c’est son service d’ingénierie qui déterminera si une pièce est en R&D ou en production. « Ça n’a pas de sens, dans la pratique, ce sont les clients, comme Bombardier, qui vont décider si une pièce est en R&D ou en production, ce sont eux qui donnent la certification, ce ne sont pas les ingénieurs de Delastek », a indiqué M. Gagné.
L’employeur refuse de négocier les autres items non encore résolus à moins que le syndicat n’accepte sa position, ce qui crée l’impasse actuelle.
« Une chose est claire, c’est que le syndicat a fait tout ce qu’il fallait pour qu’une entente puisse être conclue, mais le problème, c’est que l’employeur ne veut pas de solution. Une négociation, ça se fait à deux, mais le propriétaire de Delastek veut édicter seul ses règles. Ça ne fonctionne pas comme ça », a dénoncé le dirigeant syndical. Au cours des prochains jours, les représentants syndicaux examineront toutes les options qui pourraient faire débloquer ce dossier alors qu’ils sont réunis en congrès à Ottawa.
Le conflit entre la compagnie Delastek et le syndicat Unifor perdure depuis près de 17 mois alors qu’il a été déclenché le 1er avril 2015. Près de cinquante membres, toujours aussi déterminés a obtenir respect sont affectés par le conflit. Unifor est l’un des plus importants syndicats dans le secteur de l’aéronautique.