La création du Front commun, qui regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), a été rendue publique ce matin par les porte-parole des organisations, soit Lucie Martineau (SISP), Jacques Létourneau (CSN) et Daniel Boyer (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec.
Au cours des prochaines semaines, les organisations signataires du Protocole de fonctionnement du Front commun procéderont à une vaste consultation de leurs membres respectifs afin d’élaborer, sur des bases communes, les demandes de négociation qui seront déposées au gouvernement à la fin de l’année 2014.
Afin de mettre toutes leurs énergies sur la prochaine négociation et de favoriser la plus grande unité au sein du Front commun, les organisations syndicales se sont également engagées mutuellement à ne pas susciter de changement d’allégeance syndicale entre leurs membres respectifs lors de la période de maraudage du secteur public, l’été prochain.
« La meilleure façon d’améliorer les conditions de travail de nos membres et de défendre l’accessibilité à des services publics de qualité réside dans la solidarité entre nos organisations, souligne Lucie Martineau. Ensemble, nous sommes en mesure de proposer au gouvernement les mesures qui s’imposent afin d’améliorer les conditions dans lesquelles nous exerçons nos professions et de maintenir l’expertise du secteur public, contribuant ainsi à l’amélioration de la prestation des services publics auprès de la population québécoise. »
Pour Jacques Létourneau, les organisations syndicales et le gouvernement ont la responsabilité de répondre aux défis posés par la conjoncture actuelle des services publics québécois. « Au cours des prochaines années, environ le tiers des salarié-es de l’État québécois prendront leur retraite. Il faut que l’organisation du travail dans nos réseaux publics puisse assurer cet important renouvellement de la main-d’œuvre, et ce, dans l’intérêt de la population québécoise, afin d’éviter les fausses solutions que sont la sous-traitance et la privatisation de nos services publics. »
« Les nombreuses vagues de compressions budgétaires dans les services publics, entraînées par les politiques d’austérité des derniers gouvernements, ont passablement miné le climat de travail dans de nombreux établissements, ajoute Daniel Boyer. Cela veut dire des burn-outs, des maladies professionnelles et un taux d’absentéisme sans précédent. À force de demander à nos membres de faire toujours plus avec de moins en moins, à tous les jours, c’est la qualité et l’accessibilité de nos services publics qui sont directement attaquées. Le citron ne peut être pressé davantage. »
Les représentants syndicaux ne minimisent pas l’ampleur du défi que constituent les consultations des membres, qui auront lieu de la mi-avril à la mi-juin. « Nous désirons procéder à un réel exercice démocratique afin que les revendications que nous déposerons au gouvernement reflètent le mieux possible les aspirations des 400 000 salarié-es que nous représentons. En ce sens, nous devrons assumer une réelle coordination politique de l’ensemble de nos actions », de déclarer les porte-parole du Front commun.