C’est ce qui ressort d’un sondage du SPGQ, diffusé du 5 au 19 mai 2021 afin de connaître l’état de situation du français au travail chez ses membres. Un total de 4 908 personnes y a répondu sur une possibilité de 19 795, ce qui procure un taux de réponse de 24,80 %. Une majorité (70 %) travaille pour la fonction publique, 20 % sont en poste à Revenu Québec et 10 % sont à l’emploi de 20 autres unités parapubliques accréditées au SPGQ.
Les répondants indiquent que l’utilisation d’une autre langue que le français au travail ne survient jamais à 39 %, un peu (quelques fois par mois) à 44 %, souvent (quelques fois par semaine) à 10 % et couramment (tous les jours ou presque) à 7 %. Pour justifier l’utilisation d’une autre langue que le français au travail, les répondants évoquent principalement les situations suivantes : pour lire des documents, manuels de procédures, logiciels, recherches en ligne ; pour communiquer avec des clients/étudiants/citoyens/usagers ; pour communiquer avec un employé d’une autre organisation située à l’extérieur du Québec ; pour communiquer avec un acheteur/fournisseur/sous-traitant ; pour communiquer avec un employé d’une autre organisation située au Québec ; pour communiquer avec un collègue de travail ; pour communiquer avec un supérieur.
Parmi les autres faits saillants du sondage, 58 % des répondants ont estimé que la protection de la langue française au Québec constitue un enjeu très important, 31 % l’ont jugé plutôt important, tandis que 7 % l’ont vu comme peu important, 2 % très peu important et aussi 2 % comme n’étant pas du tout important. Sur cette même question, en filtrant les répondants selon leur langue maternelle, les francophones considèrent la protection de la langue française au Québec comme un enjeu très important et plutôt important à 90 %, les anglophones à 68 % et les allophones à 81 %.
Quant à la place du français au travail, 8 % ont perçu une amélioration au cours des 10 dernières années, 18 % ont senti une régression, 68 % ont estimé qu’elle est demeurée identique et 6 % ont dit ne pas savoir. En filtrant les répondants selon leur langue maternelle, 6 % des francophones perçoivent une amélioration, tandis que les anglophones et les allophones sont respectivement 16 et 18 % à y voir une amélioration. Les répondants des régions périphériques de Montréal comme Laval, la Montérégie et la Mauricie sont plus nombreux à percevoir une régression de la place du français au travail.
Par ailleurs, 8 % des répondants affirment, dans le cadre de leur travail, avoir déjà été témoins d’une situation où le droit de travailler en français n’était pas respecté. Parmi ces répondants, 32 % disent avoir dénoncé la situation. Puis, à la question « Le poste que vous occupez présentement exige-t-il le bilinguisme ou la connaissance d’une langue tierce ? », 20 % affirment que oui. Parmi eux, 49 % jugent que cette exigence n’est pas justifiée.
En plus des résultats de son sondage, le SPGQ aura aussi l’occasion vers 11 h 15 aujourd’hui de partager ses réflexions et ses recommandations auprès des membres de la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale, laquelle pilote les consultations et auditions relatives au projet de loi n° 96 visant à faire du français la langue officielle et commune du Québec. Le SPGQ déposera également un mémoire à cette commission qui, du 21 septembre au 7 octobre 2021, accueillera divers groupes, organisations et experts qui se prononceront sur le projet de loi.
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