Le soir de son élection, le premier ministre Couillard a parlé de réconciliation. « Nous souhaitons qu’il le fasse avec cet esprit d’agir en considérant les besoins de la classe moyenne et des plus démunis, a-t-il poursuivi. Tout comme nous souhaitons qu’il réponde aux aspirations de celles et de ceux qui recherchent des emplois de qualité permettant de vivre convenablement. »
Sous-financés depuis des années, les services de santé et d’éducation, de même que les programmes sociaux, auraient grand avantage à recevoir un financement qui corresponde à ces besoins, estime la CSN. « La lutte au décrochage scolaire, les défis de l’enseignement supérieur, la qualité et l’accessibilité des services de santé doivent être considérés pour ce qu’ils apportent au Québec. En ce sens, ils doivent bénéficier d’un financement adéquat. Il en va de même de l’ensemble des établissements publics, en particulier les écoles, ainsi que des routes.
Le président de la CSN souhaite que le premier ministre Couillard aille de l’avant avec sa promesse de tenir un débat sur les finances publiques. La CSN revendique d’ailleurs la tenue d’un large forum public sur la fiscalité et le financement des services publics et des programmes sociaux. Ce serait l’occasion pour les Québécoises et les Québécois d’exprimer leurs attentes à ce sujet, mais également sur la hauteur des contributions des entreprises dans les revenus de l’État. Ses mission fondamentales ne doivent pas être sacrifiées au bénéfice de la dette, estime-t-il. « Un équilibre doit être atteint à cet égard. »
« Nous demandons au nouveau conseil des ministres de respecter cet engagement, tout comme celui de procéder à une évaluation stratégique environnementale concernant l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti. « Plusieurs ministres ont des responsabilités complémentaires à l’égard de l’environnement, a poursuivi Jacques Létourneau. Nous attendons du gouvernement qu’il tienne compte d’un développement harmonieux des régions en portant toute l’attention nécessaire aux questions environnementales. »
Par ailleurs, la CSN se questionne sur les intentions du nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Gaétan Barrette, à l’égard des services. « Nous savons que ce dernier et le premier ministre ont déjà défendu des positions contraires à un réseau public universel, accessible et gratuit, et nous serons extrêmement vigilants pour la défense de ces acquis pour la population québécoise », a fait valoir Jacques Létourneau.
Ce dernier a aussi déploré la fusion du ministère de l’Éducation et celui de l’Enseignement supérieur.
Au regard du ministère du Travail, la CSN a déjà rencontré le ministre Sam Hamad, à l’époque où il était à sa tête. « On ne peut pas dire qu’il s’était démarqué durant le très long lock-out au Journal de Montréal, alors que l’esprit des dispositions anti-briseurs de grève était bafoué. Nous souhaitons qu’il fasse preuve de plus d’ouverture pour revoir les lois afin de les adapter aux nouvelles réalités du marché du travail avec l’explosion des agences de placement, des disparités de traitement et du développement des emplois précaires et atypiques.
Enfin, la CSN attend du nouveau gouvernement du Québec qu’il accorde toutes les chances à la négociation du secteur public, qui s’amorcera l’automne prochain. « Celles et ceux qui dispensent les services à la population ont vu leur pouvoir d’achat et leurs conditions de travail se dégrader du fait du sous-financement des réseaux publics. Les défis de renouveler la main-d’œuvre et de bien rendre les services à la population sont immenses. Nous espérons que la négociation se déroule dans un climat sain et que les travailleuses et les travailleurs ne fassent pas, une fois de plus, les frais des compressions budgétaires », a conclu le président de la CSN.