« Notre cauchemar avec les compagnies pétrolières et gazières au Québec nous a déjà coûté assez cher : le Québec s’est privé d’au moins 5 milliards de $ en vendant à rabais les claims aux compagnies pétrolières, puis nous avons perdu 120 millions de $ en compensations dans les projets polluants d’Anticosti, Galt et Bourque, sans oublier les 54 millions de $ que le Québec déboursera pour sécuriser et nettoyer une trentaine de puits de gaz abandonnés sur notre territoire. En pleine crise climatique, c’est assez, c’est fini les rabais et les cadeaux à l’industrie fossile ! », déclare Manon Massé.
Québec solidaire rappelle qu’entre 2006 et 2010, alors que l’Alberta vendait ses claims à 500$ pour chaque hectare par année, le Québec offrait 5000 fois moins cher, donc à 10 cents par hectare par année les droits d’exploitation. Selon le BAPE, c’est environ 5 milliards de $ qu’on a laissés sur la table.
« En plus de couper court aux indemnisations, le gouvernement doit faire preuve de transparence et divulguer aux Québécois tout ce qu’on a donné, tout ce qu’on a perdu dans les dernières années et tout ce dont on s’est privé en chouchoutant les entreprises pétrolières et gazières. C’est la moindre des choses d’être honnête à propos de ce déversement de fonds publics », avance la porte-parole solidaire qui rappelle que le gouvernement sait combien nous a déjà coûté l’aventure pétrolière et gazière.
À noter qu’il y a aussi l’argent des déductions fiscales, des études environnementales, des BAPE et des poursuites judiciaires à comptabiliser dans le gouffre financier causé par les entreprises pétrolières et gazières. Il est important que le gouvernement joue cartes sur table et soit transparent quant à l’ensemble de ces montants.
Un choix politique
Dans une récente publication, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) conclut que l’indemnisation est un choix politique. Il suffit de mettre clairement l’absence d’indemnisation dans la loi. Toujours selon le CQDE, l’État devrait exercer pleinement son rôle, particulièrement en contexte de crise climatique urgente.
« L’Assemblée nationale peut tracer cette ligne, le Québec doit assumer sa souveraineté face aux pétrolières et aux gazières. Le gouvernement de la CAQ est à genoux et est prêt à prendre, encore une fois, l’argent public pour acheter la paix avec de grands pollueurs, c’est inacceptable. J’invite la CAQ à appeler mon projet de loi anti-pipeline qui ne prévoit aucune indemnisation pour les entreprises pétrolières et gazières qui ont déjà siphonné nos ressources et nos fonds publics abondamment », affirme Manon Massé.
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