« Les raisons qui justifiaient cette prime en 2011 tiennent toujours, affirme la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Nous devons attirer et retenir les psychologues dans le réseau public. L’arrêt de son versement poussera de nombreux psychologues dans les bras du privé. Nos membres veulent que leurs services soient accessibles au plus grand nombre. Quand on sait combien coûte une consultation en cabinet privé, il est indécent de pousser les psychologues à quitter le réseau public. Ce sont leurs patients, dont des gens vulnérables à eux-mêmes, qui se retrouveront sans soins psychologiques appropriés. »
La santé psychologique est l’éternel parent pauvre du réseau. « Cette mentalité archaïque doit changer, indique Carolle Dubé. Toutes les études s’entendent pour dire qu’un problème de santé mentale mal traité peut avoir de graves conséquences sur la santé physique d’un individu. Résultat : les urgences s’engorgent de personnes qui auraient dû être prises en charge par un psychologue dès le début. »
Le cas des personnes atteintes de troubles envahissants du développement (TED) est parlant. « Traitée au bon moment, cette maladie peut être contenue, ajoute la présidente. Si on laisse aller, faute de place dans le réseau public, l’état de l’enfant risque de s’aggraver au point où tout traitement sera inutile. »
La prime de rétention constitue un bon point de départ pour attirer des professionnels en santé mentale. « Cette prime ne règle pas tout, mais elle permet de réduire les départs vers le privé et d’aplanir les différences de rémunération en cabinet et dans le réseau public. Nous demandons au ministère de revenir sur sa décision », de conclure Carolle Dubé
Au cours des prochains jours, l’APTS entreprendra des démarches intensives auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux pour le maintien de cette mesure.