La présidente de la CSQ, Louise Chabot, et la présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour sont catégoriques : tant le ministre que son ministère n’ont rien appris des erreurs du passé.
« Rappelons-nous que le virage ambulatoire des années 1990 a tourné en dérapage. On était pressés de fermer des lits alors que le changement proposé n’était pas prêt. Cette fois-ci, on répète la même erreur en plaçant la charrue avant les bœufs. Le ministre vient à peine de tenir ses consultations sur l’assurance autonomie qu’il annonce déjà des fermetures de lits en CHSLD, alors que son virage des soins à domicile n’est tout simplement pas prêt », constate Louise Chabot.
La présidente de la CSQ déplore d’autant plus cette improvisation que ce sont les personnes proches aidantes et les familles qui risquent de devoir en assumer les conséquences.
Des fermetures de lits questionnées
Pour sa part, Claire Montour remet en question le bien-fondé de ces fermetures de lits.
« Comment le ministre peut-il prétendre qu’il y a trop de lits en CHSLD, alors qu’ils sont déjà tous occupés et que les listes d’attente s’allongent ? D’ailleurs, en novembre dernier, l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal menaçait d’imposer une amende salée aux établissements qui plaçaient sur des lits de courte durée des personnes âgées nécessitant des soins de longue durée. Cette situation traduit le manque criant de lits en CHSLD et contredit les prétentions du ministre Réjean Hébert », dénonce la présidente de la FSQ-CSQ.
Des chiffres qui ne suffisent pas
Claire Montour n’est pas impressionnée par les chiffres avancés par le ministre pour soutenir qu’il y a trop de lits de longue durée à Montréal et à Québec.
« Le ministre compare les régions en s’appuyant uniquement sur le ratio de lits disponibles pour 100 personnes âgées. C’est plutôt court. Cette analyse ne tient pas compte de plusieurs autres variables importantes dont le tissu socioéconomique et l’état de santé des populations concernées », poursuit Claire Montour.
Des messages qui n’ont pas été entendus
Les deux leaders syndicales ont la désagréable impression que le ministre Réjean Hébert n’a pas suffisamment écouté les messages qui lui ont été livrés lors de sa consultation sur la création d’une assurance autonomie.
« La CSQ a insisté, lors du dépôt de son mémoire, sur l’importance de bien mettre en place son virage à domicile avant de commencer à charcuter le système actuel. Malheureusement, il fait tout le contraire. Nous nous serions attendues à plus de sensibilité à l’égard des personnes âgées qui seront touchées, venant d’un ministre qui a consacré sa vie professionnelle à la gériatrie », concluent-elles.