Le syndicat est d’autant plus déçu que l’employeur n’a même pas eu la décence de l’annoncer publiquement lui-même. « Nous nous devions de réagir ce matin, car l’information a été ébruitée et circule un peu partout sur les médias sociaux », a déploré John Caluori, adjoint au directeur québécois d’Unifor.
« Mais de toute manière, il s’agit clairement d’une tactique antisyndicale qui a pour objectif non seulement de bloquer la syndicalisation de l’usine, mais aussi de freiner la création d’une section communautaire des aides-pêcheurs qui prend de plus en plus d’ampleur en Gaspésie. On est dans une campagne de peur et d’intimidation, c’est absolument indécent et inacceptable dans notre société d’aujourd’hui », a dénoncé M. Caluori.
Accrédité en mai 2018 pour représenter les travailleurs de l’usine Les Crustacés de Gaspé de Grande-Rivière, le syndicat tentait de conclure une première convention collective dans un contexte ardu. « L’employeur n’avait jamais de disponibilité, ce qui a retardé énormément le processus. Nous devions d’ailleurs nous rencontrer la semaine prochaine pour poursuivre la négociation. Cependant, lors d’une conférence téléphonique convoquée à sa demande, l’employeur nous a plutôt annoncé qu’il doit fermer, car l’usine perdrait supposément trop d’argent », a expliqué M. Caluori.
Le syndicat met en doute les motifs réels de cette décision d’autant plus que l’usine ne nécessite pas d’investissement majeur. « Alors même que les quotas de crabe ont été augmentés de 30 % pour cette année - en plus du un million et demi de livres de l’année dernière- et que les installations sont en mesure d’opérer, on veut nous faire croire que tout à coup, là, en pleine période de rappel des employés, on vient de se rendre compte qu’on ne fait pas d’argent et qu’on doit fermer ? Ça n’a pas de sens », a déploré le directeur adjoint.
Le syndicat examine actuellement toutes les options légales afin de contrer cette stratégie. Il fait également des recherches afin de s’enquérir à quel niveau le gouvernement a soutenu cette entreprise. « C’est clair que l’on va interpeler les élus et le gouvernement si une mesure de soutien a été accordée à cette entreprise afin qu’elle soit obligée de rende des comptes », a conclu M. Caluori.
Le syndicat rencontrera ses membres aujourd’hui afin de discuter de la suite des choses dans ce dossier.
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