Ce que la Coalition régionale contre le PL70 martèle, c’est que le gouvernement doit reculer sur l’obligation du parcours en emploi et sur les pénalités financières qui y sont rattachées. « Les parlementaires devraient avoir honte d’étudier un projet de loi qui propose ni plus ni moins que le retour au workfare », soutient Roxane Blanchet, porte-parole de l’action. « Nous sommes pour des mesures d’aide à l’emploi volontaires et des rencontres initiales avec les nouveaux demandeurs d’aide sociale, mais pas au détriment de leur qualité de vie », maintient madame Blanchet.
Rappelons que la prestation de base d’aide sociale est de 623$ par mois, ce qui représente à peine 49% de ce qu’il faut pour combler ses besoins de base. Dans ce contexte, la proposition du ministre Blais de couper le chèque d’une personne qui ne se présenterait pas à une rencontre est carrément indécente. Laisser tomber les gens qui ont besoin d’aide de dernier recours, pour un oui ou pour un non, c’est les diriger vers des situations de non-choix : devoir rester dans une situation d’abus ou de violence, tomber dans la prostitution, l’itinérance, la criminalité, la détresse psychologique durable, etc.
Par ailleurs, le projet de loi no70 fait face à une levée de boucliers depuis son dépôt. Organismes communautaires, organisations syndicales, professeur-e-s et expert-e-s se sont majoritairement prononcé-e-s contre le projet de loi. « Le ministre Blais s’entête à vouloir faire passer un projet de loi qui ne fait l’affaire de personne. En menaçant de le faire passer sous le bâillon, le gouvernement balaie du revers de la main les nombreuses critiques et alternatives proposées. C’est un manque total de respect envers la population », déplore la porte-parole. « On espère que le ministre entendra raison et qu’il misera plutôt sur des mesures d’employabilité volontaires, offertes à l’ensemble des prestataires, et qui tiennent compte des aspirations et besoins des personnes », réitère madame Blanchet.
La Coalition régionale contre le PL70 regroupe une dizaine d’organisations des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches, dont les groupes en défense collective des droits des personnes sans emploi et leurs allié-e-s.