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Encadrement de l'hébergement touristique - Privatiser Tourisme Québec est arbitraire et inquiétant, juge le SPGQ

QUÉBEC, le 10 nov. 2015 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce les conséquences du projet de loi 67 proposé par la ministre du Tourisme, Mme Dominique Vien, visant l’encadrement de l’hébergement touristique. Dans son mémoire qui vient d’être déposé en commission parlementaire, le SPGQ condamne les lacunes de ce projet de loi qui s’apparente à une privatisation pure et simple de Tourisme Québec.

« Avec ce projet de loi, le gouvernement démontre que la privatisation de Tourisme Québec est téléguidée par les dirigeants des grandes entreprises touristiques du Québec. D’abord, la création de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ) - prétendument chargée d’orchestrer la promotion de la destination du Québec à l’étranger - est camouflée dans un projet de loi voué à mettre fin à l’hébergement illégal. Dans ce cas, pourquoi le gouvernement ne met-il pas carte sur table en expliquant aux Québécois les véritables motivations de son projet de privatisation ? », s’interroge Richard Perron, président du SPGQ.

Comme le démontre la partie accessible au public du mémoire présenté au Conseil des ministres sur le projet de loi 67, l’absence d’étude sérieuse sur le besoin réel de créer l’AITQ soulève de nombreuses questions. En outre, le gouvernement contourne ses propres règles en matière de gestion contractuelle, car il octroie sans appel d’offres à l’AITQ le budget de promotion du ministère du Tourisme au secteur privé.

« La nouvelle entité sera libre de conclure des contrats de gré à gré avec des entreprises privées pour la réalisation de campagnes publicitaires ou la création de sites Web. Comment garantir que ces contrats importants seront alloués en toute transparence aux entreprises dont l’offre de services procure le meilleur rapport qualité/prix et que les processus d’octroi seront exempts de toute influence ? », poursuit M. Perron. Ce dernier note au passage que le projet de loi 67 va dans le sens opposé aux recommandations émises par le Vérificateur général du Québec en matière d’attribution d’aide financière et de contrats par le ministère du Tourisme et les associations touristiques régionales.

« La création de l’AITQ est inquiétante quant aux intentions réelles du gouvernement qui semble se faire imposer ces changements par le lobby de l’industrie. Le gouvernement reprend aveuglément le cul-de-sac emprunté sans succès par l’Ontario et la Colombie-Britannique en confiant la mise en marché de sa destination à l’entreprise privée. Le démantèlement du volet promotion du ministère au profit d’entreprises privées causera un tort irréparable à Tourisme Québec et l’exode de l’expertise sera irréversible ! », s’indigne Richard Perron.

De plus, en confiant le budget promotionnel du ministère du Tourisme à l’AITQ, le gouvernement fait fi des révélations troublantes du Vérificateur général du Québec sur les dérives de l’ex-PDG de Tourisme Montréal, Charles Lapointe, qui a touché une indemnité de départ controversée de 654 000 $. « La raison est simple : l’AITQ ne possède pas les mêmes mécanismes de reddition de compte que la fonction publique. Bref, c’est bar ouvert pour le secteur privé avec l’argent public », dénonce le président du SPGQ.

Les contribuables québécois ne seront pas épargnés, car en voulant harmoniser la taxe sur l’hébergement à 3,5 % partout dans la province - dans le but de financer cette nouvelle structure -, le gouvernement leur imposera une nouvelle taxe. Le gouvernement pourra ainsi percevoir environ 10 millions $ supplémentaires dans les poches des Québécois en vacances au Québec pour financer une organisation qui n’existe pas encore et qui n’a pas fait ses preuves. Sans oublier que le gouvernement veut imposer l’application de cette taxe aux établissements plus modestes comme les campings et les résidences universitaires.

« Non seulement le gouvernement privatise Tourisme Québec sans faire économiser les contribuables, mais en plus, il veut leur imposer une taxe supplémentaire ! Tout cela dans le but de satisfaire et de financer de puissants lobbys qui vont, dorénavant, utiliser l’argent public pour offrir des contrats à qui bon leur semble », conclut Richard Perron.

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