« Sans surprise, le fait que les géants du numérique et les fournisseurs d’accès Internet s’approprient nos contenus sans investir, ni contribuer au financement de la création et de la production audiovisuelle et musicale canadienne est sans contredit la préoccupation la plus importante pour nos membres dans le cadre de la présente campagne électorale », déclare Sophie Prégent, présidente de l’UDA.
Trois priorités pour les membres de l’UDA
Le sondage mené auprès des membres de l’UDA permet de dégager trois priorités en matière de culture.
D’abord, l’imposition d’une redevance culturelle aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et aux plateformes numériques (Netflix, Spotify, etc.) et qu’une partie des montants prélevés par le gouvernement soit redistribuée dans un fonds pour soutenir financièrement les créations télévisuelles, cinématographiques ou musicales canadiennes est incontournable. « Plus qu’une simple taxe pour nourrir le fonds consolidé du gouvernement, les artistes et les créateurs souhaitent que cette redevance finance la culture », affirme Sophie Prégent.
Ensuite, les fournisseurs de services de télécommunication (accès Internet, téléphonie mobile, par exemple Bell et Vidéotron, etc.) devraient également verser une redevance culturelle le plus rapidement possible. L’accès Internet est le moyen privilégié pour accéder au contenu audiovisuel et musical qui est le fruit du travail quotidien des artistes interprètes. « Or, aucun des principaux partis politiques ne s’est encore prononcé sur la question », déplore Sophie Prégent. Pourtant, 57 % des francophones sondés sont d’accord avec l’idée d’une redevance culturelle pour ces géants québécois et canadiens.
Enfin, en ce qui a trait au doublage, les membres de l’UDA veulent un engagement formel de Netflix, en vertu de son entente avec le gouvernement du Canada, pour que le contenu original canadien qu’elle produit en anglais soit doublé au Québec. Là encore, le sondage Léger montre un alignement entre les préférences des Québécois et les priorités de l’UDA. En effet, les deux tiers des personnes sondées par la firme Léger préfèrent un doublage en français fait au Québec et 70 % ont indiqué que Netflix devrait doubler au Québec le contenu original canadien qu’elle produit en anglais.
Par ailleurs, il importe de rappeler que l’iniquité fiscale provoquée par la décision du gouvernement de ne pas imposer à Netflix et autres compagnies du même genre de percevoir la TPS sur les abonnements continue d’être dénoncée tant par l’UDA et le milieu culturel en général, que par les milieux des médias et des affaires. Nous nous attendons à ce que tous les partis politiques prennent rapidement un engagement clair à cet égard.
Le financement des arts de la scène
La condition socioéconomique des artistes interprètes inquiète également l’UDA qui constate une érosion des revenus de ses membres depuis plusieurs années. Comme le souligne Sophie Prégent, « les partis politiques doivent prendre des engagements en ce qui a trait aux budgets alloués aux organismes subventionnaires, comme le Conseil des arts du Canada. C’est primordial si nous voulons continuer à nous produire ici et à l’étranger. »
Pour les membres, ces enjeux ont en toile de fond la promotion de l’offre de contenu original en français. C’est intrinsèque.
« Il est de plus en plus difficile pour les artistes interprètes de vivre de leur métier, affirme Sophie Prégent. Les revenus dégringolent, les productions ont moins d’argent, les revenus publicitaires migrent vers le Web. Comment les artistes peuvent-ils, dans ces conditions, continuer à pratiquer leur art et offrir aux Québécois et aux Canadiens des productions de qualité ? », s’interroge-t-elle.
Pour faire un parallèle avec l’environnement, pour la culture, il y a aussi urgence d’agir !
Un message, un commentaire ?