Les radiologistes sont les seuls à pouvoir, à la fois, pratiquer au public et au privé. En assurant des examens dans le privé, ces allers et retours risquent de s’accentuer, au détriment du temps de travail dans les hôpitaux. « La priorité des priorités doit être de regarnir le réseau public qui peine à répondre à l’ampleur de la demande, poursuit Carolle Dubé. Payer le privé pour des services assurés par le gouvernement ne peut être qu’un recours à très court terme. À moyen terme, de précieuses ressources humaines et matérielles hautement spécialisées seront détournées du public vers le privé. C’est pourquoi nous demandons au ministre Hébert de s’engager à investir dans le réseau public pour une meilleure offre de service. »
Selon les estimations du ministère de la Santé et des Services sociaux, le groupe des technologues en radiodiagnostic est l’un des groupes techniques parmi les plus âgés du réseau (58 % ont plus de 40 ans). L’impact des nombreux départs à la retraite se fait déjà sentir. D’ici 2018, une centaine de technologues par année prendront leur retraite. Cette tendance ne risque pas d’être inversée de sitôt. « Sur le terrain, ça se traduit par des listes d’attente plus longues, des heures d’ouverture plus courtes et des gens qui perdent confiance dans le système. L’extension de la couverture au privé n’aidera certainement pas à résoudre les problèmes de rétention de personnel dans le réseau public. Il faut investir à la bonne place. »
Des solutions existent
Au lieu d’élargir l’espace pour le privé, l’APTS propose de miser sur des solutions publiques, en favorisant, notamment l’autonomie des technologues en échographie. En ce sens, une tendance positive se dessine depuis plusieurs années : de plus en plus de technologues sont accrédités par leur ordre professionnel pour réaliser des examens sans la présence obligatoire des radiologistes, ce qui accélère la livraison des résultats aux patients. Nous souhaitons que cette tendance s’accentue. L’APTS suggère également de mieux utiliser les appareils dans le réseau public et d’offrir des heures d’ouverture étendues.
« C’est en misant sur l’autonomie des technologues, en valorisant leur apport et en y investissant les ressources nécessaires que le réseau public demeurera attrayant pour la relève. Miser sur le privé, c’est pénaliser le réseau public », conclut Carolle Dubé.