Le SFPQ rappelle qu’Emploi-Québec a été créé afin de doter le Québec d’un guichet unique en matière d’aide à l’emploi dans le but d’éviter aux citoyennes et aux citoyens le fardeau de frapper à plusieurs portes pour trouver les bons services. « Plutôt que d’avoir accès à un guichet unique, les bénéficiaires sont aux prises avec des dédoublements improductifs, notamment parce que le recrutement et l’évaluation de l’employabilité relèvent des ressources externes. Ainsi, ces ressources externes peuvent procéder au recrutement direct de leur clientèle et empocher des milliers de dollars pour offrir des services qui ne sont pas toujours rendus », précise Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ.
Plusieurs des inquiétudes soulevées par le SFPQ à ce sujet sont d’ailleurs partagées par le Vérificateur général du Québec, dans le tome II de son rapport déposé à l’Assemblée nationale en décembre 2007. Ce dernier soulignait que l’utilisation des ressources externes par Emploi-Québec « n’est pas faite avec un souci suffisant d’économie et d’efficience », qu’Emploi-Québec « ne s’assure pas de payer un juste prix » et que « le suivi exercé sur les ententes avec les intervenants externes est également déficient ». Par ailleurs, le Vérificateur estimait qu’Emploi-Québec « n’a pas évalué non plus s’il est moins coûteux d’avoir recours aux ressources externes que d’offrir lui-même le service ».
Le SFPQ ne s’oppose pas au recours à certaines ressources externes, à condition que les services offerts soient complémentaires à l’offre de service d’Emploi-Québec. Cependant, de l’avis du Syndicat, il importe que les centres locaux d’emploi redeviennent l’unique porte d’entrée pour avoir accès à des services d’aide à l’emploi et, par le fait même, que le recrutement et l’évaluation de l’employabilité soient effectués par le personnel des centres locaux d’emploi (CLE) afin d’offrir un suivi et un accompagnement adéquats aux citoyennes et aux citoyens. « Il est temps pour Emploi-Québec d’établir son offre de service en fonction des besoins réels des collectivités qu’il doit desservir et non en fonction des besoins de financement des OBNL qui se sont multipliés au fil des ans dans le secteur de l’aide à l’emploi », conclue madame Martineau.