Édition du 17 décembre 2024

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Premières Nations

Désaccord avec le Québec sur Anticosti (APNQL)

QUÉBEC, le 16 juin 2016 - Les forages exploratoires suivis de travaux de fracturation hydraulique sur l’île d’Anticosti ne sont pas acceptables selon la Nation Innue et les élus de la MRC de Minganie. Ils réagissent très négativement à l’émission, le 15 juin 2016, par le gouvernement québécois des certificats d’autorisation autorisant Hydrocarbures Anticosti S.E.C à réaliser les travaux.

Les Chefs et les élus municipaux déplorent que le gouvernement du Québec ne tienne nullement compte des inquiétudes qu’ils avaient soulevées, ni celles de la population en général.

« L’acceptabilité sociale au projet n’est pas au rendez-vous. Que devons-nous faire pour faire comprendre au Gouvernement du Québec que la population régionale ne veut pas de ce projet » a déclaré le maire d’Anticosti, M. John Pineault.

« Nous avons de la difficulté à comprendre le Québec » a déclaré le Chef Jean-Charles Piétacho, au nom des Chefs de la Nation Innue.

« D’un côté, le Canada se rend en mai à New York aux Nations Unies pour endosser sans condition les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les Peuples Autochtones, tandis qu’au Québec, le gouvernement du Premier ministre refuse de souscrire à l’un des principes fondamentaux de cette déclaration : le consentement préalable, libre et éclairé des Premières Nations. Nous envisageons maintenant d’autres recours pour défendre nos droits politiques et territoriaux. Pour la communauté de Ekuanitshit, nous affirmons qu’aucune consultation publique et locale n’a eu lieu. Le Québec fait erreur » a déclaré le Chef Piétacho.

Les Chefs et les élus municipaux reprochent au Québec et aux promoteurs que la consultation menée ne réponde ni à la politique québécoise de consultation des Autochtones ni aux standards auxquels s’attendent les élus municipaux. Ils soulignent que plusieurs études n’ont pas été rendues publiques, particulièrement celle sur l’hydrogéologie et l’impact du projet sur l’ensemble des bassins versants affectés, dont celui de la rivière Jupiter, la plus grande rivière à saumon sur Anticosti.

« D’ailleurs, cette très mauvaise consultation ne respecte ni l’esprit ni la lettre de l’Entente de principe (EPOG) que Nutashkuan a signée avec le Québec » a déclaré le chef Rodrigue Wapistan, faisant référence à l’entente signée en 2004 qui a jeté la base pour la négociation d’un traité entre le Québec, le Canada et sa communauté. 

Ils réaffirment haut et fort que les énergies non renouvelables ne sont pas la solution pour un développement durable, et encore moins lorsqu’elles sont exploitées par des méthodes comme la fracturation hydraulique.

La Nation Innue est représentée par les Chefs suivants : Denis Mestenapéo de Pakua Shipi, Alain Lalo d’Unamen Shipu, Rodrigue Wapistan de Nutashkuan, Jean-Charles Piétacho de Ekuanitshit, Mike Mckenzie de Uashat mak Mani-utenam, Réal Mckenzie de Matimekush Lac-John, René Simon de Pessamit, Martin Dufour d’Essipit et Stéphane Germain (en intérim de Gilbert Dominique) de Mashteuiatsh.

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