Communiqué du 7 décembre 2009
Le CDHAL condamne cet assassinat inacceptable qui « illustre les violations incessantes et croissantes des droits humains qui se produisent actuellement tant au Chiapas comme dans le reste du Mexique, associées aux activités d’entreprises minières canadiennes ». Le Comité manifeste également sa profonde consternation face à l’arrestation de deux employés de la minière Blackfire Exploration Ltd. par le Procureur général de la justice de l’État (PGJE) de Chiapas le samedi 5 décembre, en lien avec l’assassinat de M. Abarca.
« En tant qu’organisation non gouvernementale canadienne, la probable complicité de la minière canadienne dans ce meurtre nous préoccupe gravement », soulève Marie-Dominik Langlois, coordonnatrice du Comité pour les droits humains en Amérique latine.
L’ONG canadienne demande aux autorités « d’assurer la sécurité de tous les citoyens mexicains, en particulier des membres de communautés autochtones et paysannes, qui sont souvent les premières affectées par les conséquences socio-environnementales et par les actes de violence associés aux activités des entreprises étrangères ».
Les 3 et 4 décembre, une centaine de personnes du Chiapas ont voyagé plus de 1000 kilomètres pour protester devant l’ambassade canadienne à Mexico. Les organisations civiles et activistes exigent des gouvernements du Chiapas et du Mexique de prendre des mesures urgentes pour enquêter le meurtre de Mariano Abarca, de protéger les droits de tous les membres de la communauté et des activistes qui se sont opposés aux pratiques minières de Blackfire Exploration et de suspendre les permis de la compagnie au Chiapas. Les organisations ont fait aussi appel au gouvernement canadien afin d’établir une législation qui rendent responsables les compagnies minières canadiennes de leurs pratiques à travers le monde, qui ont des impacts sur les droits humains et sur l’environnement.
À l’occasion de la Journée internationale des droits humains, le jeudi 10 décembre à 12 h, un rassemblement aura lieu devant le consulat mexicain à Montréal (2055, rue Peel) pour dénoncer l’assassinat de Mariano Abarca et les violences engendrées par la présence des compagnies minières au Mexique.
En conclusion, le CDHAL affirme que « l’assassinat de Mariano Abarca illustre de façon dramatique la nécessité urgente que les députés adoptent le projet de loi C-300, débattu actuellement par le Parlement canadien. Ce projet de loi vise à encadrer les entreprises minières canadiennes opérant à l’étranger afin qu’elles respectent les droits humains, en particulier dans des pays en voie de développement ».
Source
Marie Dominik Langlois
Coordonnatrice du CDHAL