Laval, Québec, 19 mars 2020 – Trente-quatre prisonniers et prisonnières du Centre de surveillance de l’immigration à Laval ont publié un appel à être libéréEs, dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Leur pétition, écrite à la main, a été envoyé plus tôt aujourd’hui au Ministre fédéral de la sécurité publique Bill Blair, au Président de l’ASFC, John Ossowski, au Ministre fédéral de la santé Patty Hajdu et au Ministère de la santé du Québec.
Les détenuEs ont écrit que : « Nous estimons que nous faisons l’objet d’un haut risque de contamination. Ici au centre de détention, nous vivons dans un espace restreint où tous les jours nous voyons l’arrivée de personnes ... venant d’un peu partout et qui n’ont passé ... aucun test pour déterminer si oui ou non ils seraient porteurs du virus. Il y a aussi la présence du personnel de sécurité qui sont à chaque jour en contact avec le monde extérieur et qui eux non plus ne passent aucun test médical. C’est pour ces raisons que nous faisons cette pétition, pour demander notre mise en liberté ». Voir la pétition.
Leur demande arrive en même temps que de nombreux appels urgents à la libération des prisonniers et prisonnières, au Québec, à travers le Canada et ailleurs. La population carcérale est exposée à de centaines de gardienNEs, de travailleurs et travailleuses de l’alimentation et au personnel des soins de santé qui entrent et sortent tous les jours.
Selon Dre Nazilla Bettache de Soignons la justice sociale, un groupe de travailleurs et travailleuses de la santé : « Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, garder les migrantEs dans des espaces confinés met leur santé à risque et il est impératif pour la santé publique de les libérer immédiatement. De plus, la détention est une source majeure de détresse psychologique, en particulier pour les survivantEs d’un traumatisme, et l’on y ajoute une mauvaise alimentation, le manque de sommeil et un accès limité à des soins de santé. Les droits des migrantEs sont des droits humains. ».
« En se fiant aux conseils des différents experts, la recommandation qui revient est : la distance sociale entre les humains, ce qui n’est pas possible au centre de détention. La santé de mon frère me préoccupe beaucoup, donc je lance un appel urgent aux autorités qu’ils prennent des mesures afin que les détenus puissent avoir leur liberté immédiatement," a dit Liliane Fall, la sœur d’un des signataires de la lettre.
« Enfermer les gens dans cet établissement et leur voler leur liberté est simplement injustifiable et de forcer des gens à rester incarcérés alors qu’il y a une pandémie est plus qu’injuste, c’est dangereux pour tout le monde. Cette pandémie nous démontre bien à quel point chaque membre de la société est interrelié aux autres, à l’intérieur et à travers les frontières. Nous devons être solidaires avec ceux et celles qui sont dans des situations précaires, comme les personnes en détention. Nous demandons la libération immédiate de toutes les personnes présentement incarcérées et la fin des nouvelles détentions. » a déclaré Amy Darwish de Solidarité sans frontières.
Les visites à la prison des migrantEs ont été annulées, laissant les prisonniers et prisonnières isoléEs du soutien extérieur et cela brime leur accès à des conseils légaux. Les audiences obligatoires de contrôle des motifs de détention ont maintenant lieu par téléphone. Mardi après-midi, l’ASFC a annoncé qu’elle cesserait les déportations pour au moins trois semaines, mais a oublié les personnes en détention.
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Source : Solidarité sans frontières
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