Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Mobilisations

Des luttes au quotidien : Mine Arnaud, grève à la Société des traversiers du Québec, l'électrification des transports, le Plan d'action en santé mentale et la caravane « Sauvons Postes Canada » se déplace au Québec

Dans cette rubrique, nous présenterons brièvement des luttes qui ne retiennent pas nécessairement l’attention des grands médias ni même des grandes analyses de la conjoncture mais qui méritent d’être portées à votre attention. Nous ferons un rapide résumé des protagonistes ainsi que des enjeux que représentent ces mobilisations.

Mine Arnaud à Sept-Îles

Le projet controversé de plus grande mine à ciel ouvert dans un milieu habité rencontre de nouveaux obstacles. Le projet qui divise la population de Sept-Îles serait moins solide que prévu. Le partenaire Yara (poursuivit pour différentes causes de corruptions notamment) qui s’était engagé à acheter toute la production de la mine revoit se prévisions et ne s’engage plus que pour l a moitié du minerai estimé.

Selon le Regroupement pour la Sauvegarde de la Grande Baie de Sept-Îles, Investissement Québec a affirmé qu’« une entente a été conclue en 2009, a répondu Investissement Québec aux questions du Devoir. Cette entente prévoit l’achat d’une quantité fixe du concentré, ce qui représentait 100 % de la production à l’époque. Toutefois, le projet a évolué à travers le temps et les prévisions de production ont augmenté pour atteindre 1,2 million de tonnes [de concentré d’apatite par année]. Par conséquent, la quantité que prévoit d’acheter Yara demeure la même. »

Vérification faite, l’avis de projet déposé par Mine Arnaud en 2010, en prévision de l’évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), évoquait déjà une production annuelle d’un million de tonnes.

Un autre document produit par Mine Arnaud pour présenter le projet, document publié en juin 2013, mentionnait même une production annuelle de « 1,3 million de tonnes ». Ce même document précisait clairement que Yara devait acheter toute la production de la mine. « Le concentré serait transporté par voie ferroviaire jusqu’au port de Sept-Îles et transbordé vers la Norvège pour y être transformé par Yara International ASA », peut-on y lire. « Quatre bateaux par mois viendront chercher le concentré d’apatite qui sera livré en Norvège », précise en outre le promoteur.

Investissement Québec n’a pas transmis de copie de l’entente conclue en 2009 avec Yara, une entreprise reconnue coupable de corruption en 2009 en Libye, en Inde et en Russie.

(Source : https://www.facebook.com/Regroupement-pour-la-Sauvegarde-de-la-Grande-Baie-de-Sept-%C3%8Eles-130562957008129/timeline/)

Grève à la Société des traversiers du Québec

Les quelque 150 officiers mécaniciens et de navigation représentés par le Syndicat des Metallos (FTQ) déclencheront ce mardi matin le 13 octobre une grève générale illimitée. Le service sera complètement interrompu à Québec-Lévis ainsi qu’à Sorel-Tracy alors qu’il sera maintenu partiellement à Matane—Baie Comeau-Godbout, à l’Île-aux-Coudres, à Tadoussac/Baie-Sainte-Catherine, etc. Les négociations se poursuivent depuis le 1e 27 février dernier. « Pour le moment, tout ce qu’il y a sur la table, c’est l’austérité libérale, c’est des reculs dans les conditions de travail et le pouvoir d’achat. Pour un gouvernement qui prétend se doter d’une stratégie maritime, on voit bien que tout ce qu’il propose, c’est d’appauvrir les travailleurs qui naviguent », avait déclaré à ce sujet le représentant syndical Gordon Ringuette le 2 octobre dernier, lors du dépôt de l’avis de grève. « On a eu une offre globale, une pseudo offre globale et finale où on n’a même pas d’échelle salariale, de durée de convention collective. Nos droits parentaux, on ne sait pas ce que ça va être, notre régime de retraite non plus. On n’a même pas de chiffre là-dedans », précise-t-il.

Du côté patronal, La Société des traversiers du Québec (STQ) affirme qu’elle ne peut rencontrer les demandes salariales des employéEs. « La STQ étant assujettie à la Loi sur les négociations collectives dans les secteurs de l’éducation, des affaires sociales et des organismes gouvernementaux, il lui est impossible de répondre aux demandes salariales de ce syndicat. » L’austérité libérale frappe partout. Une riposte unitaire ne serait pas un luxe devant tant d’arrogance.

Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/societe-des-traversiers-du-quebec---declenchement-dune-greve-generale-illimitee-mardi-531988272.html)

L’électrification du transport - Dépôt du plan des libéraux

Dans le but de concrétiser son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 37,5 d’ici 15 ans, le PLQ a annoncé son plan d’électrification des transport, un pan dont les faibles moyens sont décriés. « Cent mille voitures électriques de plus, c’est louable, mais avec quatre millions de voitures à essence ou à diesel qui demeureront sur les routes du Québec, il reste beaucoup de chemin à parcourir. » a affirmé Pierre Patry, trésorier de la CSN et responsable du dossier environnement. Véronique De Sève, vise-présidente de la CSN ajoute que « les propositions du gouvernement écartent les particularités des régions et favorisent principalement les projets de transport collectif dans les grands centres urbains. C’est inadmissible qu’un plan d’action de cette envergure ne fasse aucune mention du transport régional, rural et interurbain. » Pourtant, les efforts de conversion des transports à l’électricité pourraient générer de l’activité économique. La CSN « croit qu’un véritable plan d’électrification des transports pourrait être un élément important d’une politique de développement favorisant le renforcement et la modernisation du secteur manufacturier et industriel dans une perspective de développement durable. Les investissements requis auraient un effet structurant sur plusieurs industries québécoises comme celles de la fabrication d’équipements de transport collectif. » La centrale syndicale ne remet pas en question la place du privé dans le virage écologique des transports. Pourtant, il est simple de constater que ce qui intéresse le privé dans ce genre de plan, ce sont les profits que fait miroiter le PLQ.

Pourtant, le patronat ne s’y trompe pas. « Électrification des transport oui mais pas de loi Émission zéro » clâme la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec (CCAQ) suite au dépôt du Plan d’action en électrification des transports. « Plan d’action en électrification des transports : une belle façon de miser sur nos avantages concurrentiels » selon la Fédération des chambres de commerce du Québec. Selon le Conseil patronale en environnement. « le CPEQ tient à souligner les investissements importants pour le développement de la filière industrielle afin d’accroître le potentiel de recherche dans les technologies de transport électrique en émergence et développer une force manufacturière novatrice et compétitive sur les marchés mondiaux. Nous encourageons le gouvernement à intensifier ses aides financières et autres afin d’aider au développement des entreprises québécoises qui œuvrent dans ce secteur si prometteur. » Évidemment, « Nova Bus accueille avec enthousiasme le Plan d’action en électrification des transports du Gouvernement du Québec. » Et plus encore, « Les constructeurs canadiens de véhicules réagissent à l’annonce d’aujourd’hui sur le Plan d’action en électrification des transports du Québec ». Le patronat sait reconnaître une occasion de faire des profits avec l’appui des budgets de l’Etat. Mais pour une véritable transition vers des moyens de transport collectifs, seule solution qui répondra au défi de limiter la hausse des émission de gaz à effet de serre, il faudra patienter car les libéraux (et les péquistes sans parler des caquistes) ne connaissent qu’une recette : la passage obligé par le privé.

(Sources : CSN http://www.newswire.ca/fr/news-releases/lelectrification-du-transport---le-quebec-doit-se-donner-plus-de-moyens-pour-un-vrai-virage-531914611.html

Plan d’action en santé mentale - « Beaucoup de mots pour pas grand chose » selon Amir Khadir

Le ministre de la santé Gaetan Barette a déposé son plan pour une politique québecoise en santé mentale. Ce que la CSN qualifie d ’« entreprise de relation publique » et l’APTS de « un vœux pieux s’il n’est pas accompagné des ressources nécessaires à sa mise en œuvre » est le résultat de travail de bureaucrates car personnes dans le réseau n’a été consulté sur les enjeux de cette politique dans un contexte d’austérité dans le réseau de la santé. Par exemple, la CSN pointe les coupures dans la prime des psychologues, « en l’abolissant (la prime des psychologues), le gouvernement fragilise lui-même ses équipes de soins. « Consciemment ou non, le gouvernement est en train de pousser certains salarié-es, dont les psychologues, dans les bras du marché privé. Comment compte-t-il s’y prendre pour améliorer les soins, s’il perd son personnel qualifié », se questionne Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles-CSN. » Dans les établissements, la santé mentale est malheureusement le premier poste de dépense à être coupé selon l’APTS. Amir Khadir de Québec solidaire parle quant à lui d’« montagne qui accouche d’une souris ». Il poursuit en affirmant que « les restrictions budgétaires actuelles vont empêcher la mise en place des politiques de soin en santé mentale. La démarche du ministre risque d’être complètement annulée par ses collègues des ministères à vocation économique ».

(Source CSN : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/plan-daction-en-sante-mentale---epater-la-galerie-avec-du-vent-531876121.html APTS http://www.newswire.ca/fr/news-releases/plan-daction-en-sante-mentale-2015-2020--sans-ressources-supplementaires-un-vux-pieux-selon-lapts-531765211.html QS : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/plan-daction-en-sante-mentale----beaucoup-de-mots-pour-pas-grand-chose----amir-khadir-531760151.html)

À l’approche du scrutin, la caravane « Sauvons Postes Canada » se déplace au Québec

La caravane « Sauvons Postes Canada » est au Québec à compter du 10 octobre et ce jusqu’au 16 octobre. Le STTP accuse même la société d’Etat de faire de la publicité électorale illégale. « Ces dépliants vantent les mérites des boîtes postales communautaires approuvées par les conservateurs. D’autres partis politiques se sont engagés à mettre fin à l’abolition du service de livraison à domicile et font campagne à ce sujet. Les compressions imposées au service postal sont un enjeu électoral de grande importance », poursuit Mike Palecek, président national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP). Postes Canada distribue des dépliants portant sur les boîtes postales communautaires avec lesquelles elle compte remplacer la livraison à domicile. Or, Postes Canada fait de la publicité électorale, la promotion des boîtes communautaires, sans y être autorisée puisqu’elle n’est pas enregistrée auprès d’Élections Canada, comme l’exige la loi fédérale.

(Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/postes-canada-accusee-de-publicite-electorale-illegale-531024391.html)

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