Édition du 5 novembre 2024

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Immigration

Des groupes exigent que le Canada se conforme à l'ordonnance de l'ONU pour assurer un accès digne aux soins de santé pour les migrantEs

Montréal, le 12 février 2019 - Des centaines de personnes ont bravé le froid hivernal en réponse à l’appel pour une journée d’action nationale à travers le pays par la campagne #HealthcareForMigrants qui demande un accès digne aux soins de santé pour toutes les personnes qui vivent ici, peu importe leur statut d’immigration. Au Québec, des actions sont organisées à Valleyfield, Sherbrooke et Montréal, où le rassemblement a été endossé par plus de 30 groupes du milieu de la santé, des travailleurs et travailleuses, féministes, communautaires et des droits des personnes migrantes.

En août 2018, le Comité des droits humains des Nations Unies (CDH) a émis une décision sans précédent quant au cas de Nell Toussaint, 49 ans, condamnant le Canada pour avoir refusé des soins de santé essentiels aux personnes migrantes.

« Il est simplement inacceptable que des personnes vivant ici, faisant partie de nos communautés, soient privées d’accès aux soins de santé, un droit jugé universel pour le reste de la population. Si le gouvernement fédéral accorde de la valeur au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), signé par le Canada en 1976, il doit se conformer à la décision de l’ONU immédiatement », a affirmé Marie-Ève Marleau du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL).

Originaire de la Grenade, Nell vit et travaille au Canada depuis 1999. On lui a refusé des services médicaux essentiels pendant près de vingt ans et elle a souffert des conséquences graves d’une condition traitable. Le CDH a déclaré qu’en lui refusant l’accès à des soins de santé essentiels « pour prévenir un risque raisonnablement prévisible de perte de vie », le Canada a commis une violation des droits de la personne et a fait preuve de discrimination contre Nell en raison de son statut d’immigration.

Avec la législation discriminatoire actuelle, des centaines de milliers de personnes migrantes, y compris des travailleurs et travailleuses temporaires, des étudiantEs étrangerEs, des personnes en attente d’une demande d’asile, et des personnes sans statut ne sont pas admissibles aux soins de santé.

Claudia Faille du Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) note que les jeunes familles avec un statut précaire sont également affectées : « L’accès aux soins de santé périnatals est un droit humain fondamental. Les barrières financières et administratives mettent directement en danger la santé et la vie des mères et des nouveau-nés ».

Fred Burrill, de Solidarité Sans Frontières, a affirmé : « Dans une ère marquée par la montée de la xénophobie, il est urgent de dénoncer des mesures d’exclusion idéologiques qui dépeignent les personnes migrantes comme des intrus et des menaces, sans aucun égard pour la justice et la dignité humaine. »

Samir Shaheen-Hussain, du Collectif Soignons la justice sociale qui a organisé le rassemblement à Montréal, a conclu en défendant qu’« En tant que militantEs pour l’accès aux soins de santé, nous ne pouvons rester silencieux face à cette injustice. Nous devons briser les frontières dans le système de santé pour assurer un accès en toute dignité pour toutes et tous ».

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