Édition du 19 novembre 2024

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Des employeurs agricoles en C.-B. entament une poursuite contre les travailleurs migrants

VANCOUVER, le 1er octobre 2008 – Deux groupes d’employeurs agricoles se disant les représentants des employeurs agricoles iront à la commission des relations de travail de la Colombie-Britannique (CRTCB) dans le but d’empêcher les travailleurs agricoles migrants de jouir des mêmes protections qui s’appliquent aux travailleurs canadiens.

La section locale 1518 des TUAC Canada a reçu une copie de la demande présentée par le B.C. Agriculture Council (conseil agricole de la C.-B.) et la Western Agricultural Labour Initiative (initiative en matière de travail agricole dans l’Ouest) à la commission des relations de travail de la C.-B., dans laquelle ils prétendent que le code du travail de la province, « ...ne peut pas constitutionnellement s’appliquer aux ressortissants étrangers travaillant en Colombie-Britannique dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) du gouvernement fédéral. »

« Avec les abus des travailleurs migrants dont on continue d’entendre parler, on penserait que ces employeurs se soucieraient de ces graves problèmes par respect humain », de dire Ivan Limpright, président de la section locale 1518 des TUAC Canada. « Au lieu de cela, ils essayent de trouver des façons de se cacher derrière la Constitution afin de pouvoir continuer comme si de rien n’était », lance-t-il.

« Cela n’est pas juste », poursuit Limpright. « Le code du travail, les normes du travail, et la loi sur les accidents du travail sont là pour chaque personne travaillant en Colombie-Britannique. Mais ces employeurs essayent d’utiliser la loi comme un faux-fuyant et de s’esquiver de leurs responsabilités ; nous croyons qu’ils ne devraient pas s’en tirer avec cette excuse-là, et nous lutterons à cette fin.

« Les travailleurs migrants méritent d’être protégés contre les employeurs qui les abusent, tout comme n’importe quels autres travailleurs », explique Limpright, « et nous aimerions beaucoup mieux voir ces groupes de pression d’employeurs consacrer leurs énergies à empêcher les abus par des exploitants agricoles, au lieu de payer des honoraires d’avocats pour perpétuer un système qui favorise l’exploitation de ces travailleurs par des employeurs sans principes. »

« Le ministre du Travail de la C.-B. a déclaré plus tôt cette année que les travailleurs agricoles migrants sont couverts par la Loi sur les normes d’emploi, le Code du travail et la Loi sur les accidents du travail que nous avons en Colombie-Britannique, et nous allons lutter pour faire respecter ces droits de base », souligne Limpright.

La section locale 1518 des TUAC Canada attend présentement l’issue d’une audience de la CRTCB sur le sort de 14 travailleurs agricoles migrants chez Floralia Farms, une exploitation de serres à Abbotsford. Les 14 travailleurs ont été rapatriés au Mexique après avoir fait une demande d’adhésion au syndicat. La section locale 1518 a déposé une plainte officielle auprès de la CRTCB qui accuse Floralia d’avoir violé le code des relations de travail.

Les audiences sur cette affaire ont terminé le 29 septembre et on attend une décision de la CRTCB au début de la semaine prochaine.

En août, les employés chez Greenway Farms se sont joints à la section locale 1518 des TUAC Canada, devenant les premiers travailleurs agricoles migrants en C.-B. à parvenir à adhérer à un syndicat.

La syndicalisation de ce groupe par les TUAC Canada s’ajoute à celle de deux autres unités de négociation composées de travailleurs agricoles migrants et temporaires : l’une au Manitoba, et l’autre au Québec.

« Le ministère fédéral qui administre le PTAS, ainsi que le bureau du procureur général fédéral sont d’accord que ces travailleurs sont couverts par les lois provinciales du travail », de dire Wayne Hanley, président national des TUAC Canada.

« Pour ce qui est d’un argument constitutionnel, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement définitif en juin 2007, sur un cas survenu en Colombie-Britannique justement, à l’effet que la liberté d’association en vertu de la Charte protège le droit à la négociation collective pour tous ceux et celles qui travaillent au Canada."

Les TUAC Canada figurent parmi les plus grands syndicats du secteur privé au Canada, représentant plus de 240 000 membres partout au pays qui oeuvrent dans presque tous les secteurs de l’industrie alimentaire allant des champs de culture à la table à manger. De concert avec l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), les TUAC Canada exploitent également huit centres de soutien et de défense pour travailleurs agricoles à travers le Canada, qui ont fourni de l’assistance à des milliers de travailleurs depuis l’ouverture du premier centre en 2002.

Mots-clés : Communiqués

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