Le projet de loi bat en brèche par ailleurs le principe d’universalité en établissant l’allocation de soutien à l’autonomie en fonction des revenus. « Cela est inéquitable et inefficace. Cette proposition s’assimile à la règle de l’utilisateur-payeur, elle va à l’encontre des principes de solidarité, d’universalité, d’égalité d’accès et de gratuité qui fondent notre système de santé et de services sociaux », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
Il y a par ailleurs lieu de s’inquiéter du contrôle public sur la qualité des services qui seront donnés par une multitude de prestataires privés. Cela minera le travail interdisciplinaire et privera le réseau public de l’information nécessaire au suivi de l’état des personnes en perte d’autonomie. « Les personnes âgées, en perte d’autonomie, qui font le choix de demeurer à domicile, peuvent être vulnérables. Il est impératif de leur assurer une continuité de services dispensés par une équipe interdisciplinaire d’intervenants du réseau public, à même de communiquer entre eux et de s’adapter rapidement à tout changement observé auprès de ces personnes. C’est le minimum qu’on doit leur offrir », assure Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles CSN.
« Comment le ministre peut-il prétendre défendre le libre choix du prestataire par l’usager alors que le meilleur prestataire qui soit, le réseau public, sera laissé dans l’ombre ? Est-ce que les établissements du réseau public seront tenus d’offrir tous les services nécessaires pour répondre aux besoins ? Si le réseau public n’offre pas tous les services, comment alors parler d’un libre choix ? », demande Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
« Le projet de loi sur l’assurance autonomie aurait pu constituer un moment clé dans la consolidation des services publics de santé et de services sociaux. En s’obstinant à ouvrir la voie au privé, le ministre fait le choix d’une fragmentation et d’une privatisation accrue et inefficace des services de santé et de services sociaux. Nous continuerons de nous battre contre ce démantèlement tranquille du système public de santé », de conclure Jean Lacharité.