« En affirmant ce matin qu’il n’a pas signé le certificat d’autorisation et que cela vient plutôt de la direction régionale de son ministère, le ministre Heurtel prouve aux yeux de tous son incompréhension du principe de la responsabilité ministérielle. Non seulement il ne s’est pas préoccupé de l’effet des travaux de 70 à 90 forages d’exploration de TransCanada sur les populations de bélugas, une espèce menacée, mais en plus il jette le blâme sur ses professionnels. C’est troublant ! », s’indigne le président du SPGQ, M. Richard Perron.
C’est ce qui amène M. Perron à réclamer une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette situation pour le moins inquiétante. À cet effet, il indique que la juge Roy mentionne, dans son jugement qui impose un moratoire jusqu’au 15 octobre, « les inquiétudes d’une jeune biologiste du ministère de l’Environnement, qui en est à sa première année comme analyste au ministère, qui ont disparu de son rapport final ». M. Perron s’étonne également qu’aucun des représentants du ministère ayant travaillé sur le dossier ne connaît les mammifères marins.
« En mettant la hache dans ses ressources en matière de réflexion, d’analyse et de capacité de gestion de programmes, le gouvernement multiplie les prises de grandes décisions basées sur très peu d’expertise. Plutôt que de s’occuper des vraies affaires, comme de freiner le recours abusif à la sous-traitance et l’évasion fiscale, le gouvernement choisit de couper les vraies affaires, telles que l’expertise de la fonction publique. Le premier ministre avait pourtant promis une ère de transparence. Force est d’admettre que celle-ci est plutôt opaque », ajoute M. Perron.
Selon le SPGQ, il est essentiel qu’une loi vienne protéger les divulgateurs d’actes répréhensibles si l’on veut mettre un terme aux pressions politiques, à la corruption et à la collusion. Dans la foulée de la commission Charbonneau, Québec a mis en place un certain nombre de mesures pour corriger la situation. « Cependant, il lui reste à se doter d’un instrument législatif complet et solide de protection des divulgateurs, car le risque de corruption augmente significativement lorsque le signalement de méfaits n’est pas encouragé ou protégé. Sans protection formelle, nous ne recommanderons jamais à nos membres de dénoncer des actes répréhensibles », affirme le président du SPGQ. « Que l’on gaspille de l’argent ou que l’on menace notre environnement, le manque d’expertise fait tout aussi mal », conclut-il.