Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Debout la France tout contre DSK !

Le nationalisme chauvin grand-français, né sous le premier Empire et consolidé sous le second a fait tant de mal au peuple de France que nous serions en droit d’espérer que les leçons du passé sauraient réfréner les ardeurs des plus délirants pro-skaniens.

Pourtant, rien n’y fait, et sus à la négresse « une jeune Guinéenne musulmane de 32 ans qui élève seule sa fille de 15 ans dans un appartement d’un immeuble du Bronx, l’immense quartier populaire du nord de New York » (1). « Une domestique a été troussée », constate le débonnaire Jean-François Khan ; pensez donc, qui est l’offensé ? « Il n’y a pas mort d’homme », renchérit Jack Lang ; en effet, il y a viol d’une femme. En voilà une qui ose porter plainte contre le plus illustre des Français, hurle en choeur la chorale des BHListes, rameutée pour assister au lynchage raciste de la future accusée. Ah que revienne le temps béni des colonies !

Ils n’ont rien appris des maux du chauvinisme grand-français, rien appris des guerres meurtrières pour défendre la patrie… Rien ne peut donc faire taire les thuriféraires du milliardaire, aristocrate décadent, échangiste, ex-PDG d’un organisme oppressif des peuples du monde, particulièrement de ceux du tiers-monde (les plus immondes, pensent les riches), une star pressentie comme candidat aux plus hautes fonctions du pays, à la présidence de la République impérialiste française.

« Dans toute nation digne de ce nom, on n’aurait pas supporté de voir une personnalité qui était pressentie pour être élue président et incarner le pays apparaître menottée entre des sbires du FBI, jetée à l’arrière d’une voiture comme un malfrat, exhibée devant un tribunal sans avoir la possibilité de se raser. » (2).

Ses amis socialistes souhaiteraient l’exfiltrer, le rapatrier aux portes de l’Élysée pour le soustraire à ses juges étrangers, mais l’arnaque « Polanski » ayant été apprise et bien comprise par les juristes outre Atlantique, ceux-ci prennent toutes précautions « abusives » et ils obligent le milliardaire à s’enfermer dans un « taudis » à 1 700 euros la nuit, dans Manhattan la frivole. Misérable récidiviste réduit à l’impuissance. Mais alors, aucune souffrance ne sera donc épargnée à leur comparse persécuté ?

Enfants de la patrie, son heure de gloire est finie, par sa faute à lui, mais dont on voudrait que vous vous sentiez contrits coupables. Où est donc votre patriotisme ? Un français puissant, un grand seigneur de la caste des régnants (ceux qui jadis avaient droit régalien de cuissage) est molesté dans une contrée éloignée de l’Empire…Pardon, je m’égare, le richissime métayer avait été désigné en ambassade auprès du roi des rois, son suzerain ; que son seigneur prenne ombrage de son comportement agressif ne devrait pas vous offusquer, vous de la France vassale. Pourtant, elle y prend ombrage la France des malfrats et, grandiloquente, elle bat le rappel des médias pour ameuter le bon peuple français à la fibre patriotique plutôt chancelante. Chacun est invité à dénoncer l’outrage qui est fait au drapeau français à travers ce bouffi penaud, menottes au dos, traité comme tous les goujats que l’État policier pince à forniquer sans le consentement de l’initié… Lisez plutôt ceci :

« Tout cela étalé des jours durant au Vingt-heures, avec moult détails, sous les yeux écarquillés de parents rentrant du travail, et devant des enfants effarés baissant leur nez sur leur assiette de potage. On ne sait qui est le plus traumatisé : le brillant économiste qui devait sauver l’humanité de la crise financière et qui se trouve soudain ravalé au rang d’infâme criminel, ou le peuple qui aspirait au repos et envisageait de le choisir pour chef, et qui se voit contraint d’observer une fois de plus la violence des États-Unis. » (3)

Si l’aversion outrancière s’introduit jusque dans les chaumières où le bon peuple celtique, assis benoîtement devant son pot-au-feu, maudit les saxons perfides, « on n’est pas sorti de l’auberge espagnole ».

« Déni de justice », s’écrient les amis socialiste du repris, justement les mêmes qui deux semaines auparavant se réjouissaient de l’assassinat extra-judiciaire d’Oussama Ben Laden. Il faut toujours se méfier quand la justice est bafouée, parfois le couperet se retourne contre les affidés. Pendant ce temps, les conspirationnistes de salon sont légion à subodorer le coup fourré, car l’homme du FMI aurait manigancé la « création d’une nouvelle monnaie de réserve internationale prévue pour le 26 mai de l’année » (4).

Depuis quand a-t-on vu un servant se rebeller contre l’autorité ? Si ce « gauchiste » caviar avait eu une âme de révolté, nous aurions été nombreux à le relever. Rien de tel dans ses ritournelles et ses manigances. Il y a déjà deux « devises » de réserve internationale (le dollar et l’or) et le jour où une nouvelle monnaie devra remplacer la première ($), la Réserve fédérale américaine et la Présidence américaine seront complices de la magouille. DSK, en vieux gestionnaire sioniste des « affaires » de ce monde, le savait mieux que quiconque. De toute façon s’il n’en tient qu’aux impérialistes chinois, le FMI achève sa course éphémère (5).

À force de tapage médiatique quotidien, obsédant, l’audimat du pestiféré finit par caller à 57 % d’interloqués dûment enregistrés lors d’un sondage d’actualité où plusieurs badauds pressés auraient déclaré se questionner sur les pratiques judiciaires américaines (6). Évidemment, le sondeur n’a surtout pas demandé à chaque interviewé sa pensée à propos de cette professeure d’université gardée enfermée depuis 590 jours dans les geôles françaises de Fresnes pour avoir présumément expédié des courriels compromettants ; non plus que sur les centaines de milliers de prévenus mis en garde à vue chaque année dans les commissariats de quartiers (7) ! Finalement, encore une fois, le Landerneau de la presse française, dans son unanimité outrée, atteste de sa très faible valence (marketing) et reflète bien peu l’opinion du peuple français, plutôt partagé.

Mais observons qu’ici nous discourons à propos des méfaits d’un représentant de la classe élitiste des globocrates parvenus qui devraient normalement, sous la République aristocratique de la France des Bourbons, avoir droit à tous les égards, et non pas d’un quelconque jeune « beur » que l’on contraint à demeure dans les commissariats de la terreur. Pourriez-vous, s’il vous plaît, messieurs dames les justiciers new-yorkais, à la suite de l’inepte vacuité d’un BHL convenir de la différence de caste entre ces deux pointures ? « J’en veux, ce matin, au juge américain qui, (…) fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre." (8).

Enfants de la Patrie, sauvons le soldat DSK. Sa limousine a été outragée et sa femme bafouée… si souvent (en 2002, n’avait-il pas tenté de violer une belle journaliste, Tristane Banon, d’obédience socialiste, lorsqu’elle lui avait quémandé un entretien et qu’il l’entraîna dans sa garçonnière ?). La chair du clerc est faible et ses appétits à la mesure de sa fortune. N’est-ce pas la corvée d’une subordonnée que de se plier au caprice de son seigneur prédateur (9) ?
L’ignominie ne connaît pas de limite et voilà qu’une féministe monte au créneau pour défendre l’innocente dans ses oripeaux ? Jamais de la vie pardieu, vous divaguez, c’est plutôt pour défendre le « droit de justice » du « violeur présumé » et son droit de « se satisfaire », une faute vénielle, que dis-je, même pas une faute, une occasion en or pour la privilégiée guinéenne, pauvre, noire, musulmane et évidemment manichéenne. Et pour l’avoir « honorée », le larron en rut serait menacé de prison…. Qu’à cela ne tienne, rejetons le féminisme victimaire : « A trop vouloir défendre notre sexe, on dégrade notre esprit. Les monstres de vertu développent parfois des âmes de tortionnaires. L’inculpation de M. Strauss-Kahn lui promet plus de soixante-dix ans de cachot. » (10). À voir la prison dorée du présumé quelque part sur Manhattan endeuillée, les assoiffés de vengeance sont bien mal barrés. Faudra s’y reprendre à la conspiration suivante ! Mais s’il se tenait coi ce baudet, que sa femme légitime, exaspérée, ait le temps d’effacer des mémoires ces quelques méfaits.

Rassoyez-vous amis français, l’ex-candidat de la gauche caviar est bien entouré et bien défendu par ses nombreux et coûteux avocats des causes désespérées ; il vous reviendra. Comme la misère des riches ne m’émeut pas, que penseriez-vous que l’on s’inquiète de la misère des pauvres ?


(1) La femme de chambre dans le collimateur des avocats de DSK. AFP, 27.05.2011.

(2)(http://www.voltairenet.org/article170056.html

(3)(http://www.voltairenet.org/article170056.html

(4) http://www.voltairenet.org/article170056.html

(5) http://chine.aujourdhuilemonde.com/une-solution-chinoise-pour-le-fmi

(6) http://oumma.com/DSK-le-journaliste-Eric-Brunet et http://www.voltairenet.org/article170056.html

(7) http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5137

(8) http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/20/affaire-dsk-bernard-henri-levy-defend-sa-classe-sociale_1524692_1522571.html

(9) http://www.voltairenet.org/article170056.html
(10) http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/26/refusons-le-feminisme-victimaire_1527716_3232.html

Mots-clés : Edition du 2011-05-24

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