Rappelons que la région du Saguenay-Lac-St-Jean est particulièrement touchée par la crise du logement actuelle. En effet, les taux d’inoccupation des différentes municipalités de la région sont alarmants (0,9 % à Saguenay, 0,3 % à Alma et 0 % à Roberval).
« Cette situation est d’autant plus inacceptable puisqu’il n’y a pas de réel contrôle des loyers au Québec. Ainsi, les propriétaires augmentent les loyers bien au-delà des indices d’augmentation publiés par le Tribunal administratif du logement. Également, les hausses les plus élevées se produisent lorsqu’il y a un changement de locataires et la cession de bail représente un des seuls outils pour les locataires et la protection de l’abordabilité des loyers. Les loyers ne sont plus accessibles pour les locataires de la région et ce projet de loi viendra empirer la situation », déclare Cloé Fortin, présidente du Comité logement Entraide locataires Alma.
Les locataires, tout comme le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), réclament ainsi un contrôle des loyers. Un contrôle obligatoire des loyers est une façon de contrôler les hausses de loyer afin que les logements restent abordables et qu’il n’y ait pas d’abus de la part des propriétaires lorsqu’il y a un changement de locataire ou au moment du renouvellement de bail. Un bon exemple de ce type de mesures est le registre des loyers public, obligatoire et universel.
Il faut ajouter à cela le fait que l’itinérance augmente drastiquement en région et que l’annonce du 21 octobre dernier par la Ville d’Alma d’un projet de construction d’un immeuble de 60 logements à Alma, dont une quarantaine seront abordables, ne répond pas aux attentes du Comité logement Entraides locataires Alma.
« Encore une fois, on ne prend pas en compte les besoins exprimés par les locataires et les intervenants du milieu communautaire. Des logements abordables, ce ne sont pas des logements sociaux et ces logements ne sont justement pas abordables pour les personnes qui en ont besoin. Ça prend des logements sociaux et de réelles mesures pour freiner cette crise du logement. Un premier pas vers l’avant pour la Ville d’Alma serait, tout d’abord, d’appeler le gouvernement du Québec à adopter un registre des loyers public, obligatoire et universel, comme l’ont fait plusieurs municipalités du Québec, dont Saguenay », dénonce Frank Lefevre, locataire et membre du comité.
C’est pourquoi Le Comité logement a dénoncé la crise du logement en affichant une bannière au Centre-Ville d’Alma. Les locataires se sentent abandonnés par les instances politiques et le projet de loi 31 ne fait qu’accentuer ce sentiment. « Plusieurs locataires contactent le comité, qui remplit actuellement, et ce depuis près d’un an, sa mission sans financement, pour s’informer sur leurs droits et recours, » conclut la présidente du comité, Cloé Fortin.
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