L’intervention du gouvernement fédéral auprès du Québec permet de rappeler l’importance de financer publiquement les soins médicament nécessaires, en adéquation avec la Loi canadienne sur la santé. Les coûts des examens doivent ainsi être couverts par la RAMQ. Si l’intervention du fédéral vise à assurer le financement public des soins de santé, elle serait néanmoins plus légitime si le fédéral augmentait les transferts fédéraux en santé pour couvrir les besoins grandissants de la population québécoise en la matière. Lors de l’adoption de la Loi canadienne sur la santé en 1966, le gouvernement fédéral s’engageait à financer à la hauteur de 50 % les coûts des provinces pour qu’il respecte la lettre et l’esprit de cette loi. Depuis 1977, il réduit systématiquement sa contribution. Il ne finance même plus 10 % de la facture. C’est bien que le fédéral exige le respect de sa loi, mais il faudrait aussi qu’il fasse une contribution plus importante.
La FSSS-CSN s’étonne que la première réaction de la ministre McCann soit de prendre la défense du privé. La Loi canadienne n’impose pas de fermer des cliniques ni d’interdire des examens médicaux dans des cliniques, mais plutôt d’interdire de faire payer les gens pour ces actes.
« C’est un bon moment de savoir à quelle enseigne se loge le nouveau gouvernement. S’il veut consolider notre réseau public, il en a actuellement l’occasion. Il a une belle chance d’exiger du fédéral qu’il hausse le financement. C’est aussi un moment pour fermer les nombreuses brèches vers le privé qui ne font qu’accentuer les inégalités dans notre société. Nous avons fait le choix de ne pas avoir un système à deux vitesses, il faut maintenant mettre les moyens qui s’imposent pour améliorer l’accès aux services. Les coûts du réseau explosent parce qu’on laisse une place de plus en plus importante au secteur privé », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.
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