photo Michel Pilon
Un des problèmes de la Convergence péquiste, est d’en faire la projection à partir des données dont nous disposons maintenant et ce qu’a été le Québec Solidaire d’avant Gabriel Nadeau-Dubois et de Manon Massé.
Alors que le tsunami Gabriel Nadeau-Dubois vient de passer, que Manon Massé sort justement d’une lutte victorieuse dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, que Québec Solidaire vient de grimper de 7% dans les sondages et que les pactes électoraux ne devraient - et qu’à la limite - se conclure que ça et là à la lumière des toutes dernières informations.
En faire tout un plat comme c’est le cas actuellement et si longtemps d’avance, ne fait que faire apparaitre le Parti québécois comme plus à gauche - si tant est-il qu’il le serait- et nuit intrinsèquement à la pertinence de Québec Solidaire sur l’échiquier politique du Québec ; et en ce qui me concerne, ne revient encore, sous un autre visage, qu’aux éternelles tentatives du PQ d’avaler toutes les autres formations politiques comme cela a toujours été le cas dans la culture, l’Histoire et la stratégie d’un PQ fortement ancré dans le bipartisme.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le Parti québécois a lancé sa Convergence dans les médias plutôt qu’avec des discussions internes avec la direction de Québec Solidaire.
Ce procédé populiste fait partie de sa stratégie déloyale, puisque cette soi-disant « Main-tendue-des-forces-progressistes-pour-battre-les-libéraux », n’est en fait qu’une attaque en règle contre Québec Solidaire. Notamment pour tenter de faire passer Québec Solidaire pour sectaire, tout en se donnant un vernis de gauche qu’il ne mérite pas, et qui plus est, en essayant de lui faire porter le chapeau de sa défaite de 2014 et conséquemment l’odieux de la réélection des libéraux. Et ceci, alors que le PQ n’a pas perdu le pouvoir à cause de cette prétendue division des votes entre Québec Solidaire et le Parti québécois, mais à cause de ces 319,000 électeurs et électrices péquistes qui ne se sont même pas donné la peine de voter pour leur propre parti en 2014.
Or donc, loin de parler d’alliance avec le PQ d’ici les prochaines élections, Québec Solidaire devrait au contraire s’appliquer à faire la critique systématique des politique néolibérales, anti-sociales, anti-écologiques, et même, anti-nationales du Parti québécois, qui, sachons-le, aura abandonné le référendum durant plus de 28 ans en 2022 ! et ainsi s’acquitter de son véritable travail d’éducation et d’information politique tout en renforçant l’importance de sa pertinence en démontrant qu’en tant que parti de droite le Parti québécois, n’est, non seulement pas, une alternative acceptable au Parti libéral, mais qu’il n’est même pas un parti acceptable pour défendre la cause nationale.
Christian Montmarquette
Addendum :
Selon ce que j’entends, il apparait prévisible que nombre de péquistes seront incapables de se résigner à voter pour Québec Solidaire, comme nombre solidaires refuseront de voter pour le PQ malgré cette possible alliance. Si on accepte cette théorie, tout ce que la "Convergence péquiste" risquera de faire, sera d’augmenter le nombre des abstentionnistes
Un message, un commentaire ?