Malgré les efforts déployés, le SFPQ constate que l’immigration demeure un facteur d’anglicisation au Québec. Presque la moitié des allophones choisissent l’anglais comme langue d’usage après leur arrivée. Pour contrer ce phénomène, le SFPQ propose notamment d’établir un barème minimal de personnes immigrantes accueillies ayant atteint un très haut niveau de connaissance du français lors des tests d’admission. « Il faut favoriser la sélection de candidats parlant notre langue et transmettre notre attachement à ceux qui viennent nous rejoindre. Nous pourrons ainsi affirmer le caractère moderne et durable de notre langue. Par contre, un échec dans notre devoir de transmettre l’importance du français aux nouveaux arrivants pourrait constituer une menace pour le français au Québec », explique madame Martineau.
Accueil déficient
Tout dernièrement, les bureaux de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) de Montréal et de Laval ont été fusionnés et les directions régionales de Québec, Sherbrooke, Gatineau et Trois-Rivières ont été fermées ; les bureaux de l’Abitibi-Témiscamingue étant déjà fermés depuis plusieurs années. Dorénavant, tout est concentré à Montréal, et ce, malgré le consensus autour de l’idée que nous devons régionaliser l’immigration, déplore le SFPQ.
Malheureusement, constate le Syndicat, il existe une distance importante entre, d’une part, les objectifs du gouvernement en matière d’accueil et d’intégration et, d’autre part, les moyens mis en place pour y arriver. « Nous pensons que l’État devrait retourner à une relation de saine complémentarité avec les organismes communautaires et retrouver sa présence auprès des nouveaux arrivants.
La réforme des services d’accueil et d’intégration du gouvernement du Québec entamée en 2012, qui a confié l’ensemble de ces services à des organismes communautaires, n’a pas permis d’améliorer les services offerts aux nouveaux arrivants pour contribuer à leur insertion harmonieuse dans leur société d’accueil. Pire, cela n’a fait que poursuivre la tendance de déresponsabilisation de l’État vis-à-vis des immigrants », a indiqué la présidente génale du SFPQ.
Cette réforme a eu des conséquences directes sur la capacité du ministère de coordonner les activités liées à l’accueil des nouveaux arrivants. « Lors de la réforme de 2012, l’ensemble des activités d’information du ministère a été réorganisé et concentré dans des centres de contact avec la clientèle où les gens peuvent appeler ou envoyer des demandes par écrit. Résultats : Les volumes annuels d’immigrants à accueillir augmentent, mais le nombre de fonctionnaires diminue dans ces importants Centres de contact. Il y a toujours de 30 à 40 appels en attente avec les réductions de personnel. L’allongement des délais de traitement fait aussi en sorte que plusieurs citoyens sont inquiets étant donné qu’ils n’ont pas de nouvelles du ministère pendant plusieurs mois, ce qui les pousse à appeler au ministère pour connaître l’évolution de leur demande » a indiqué madame Martineau.