Pour le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie, contrairement à ce que le gouvernement conservateur clame, ce n’est pas dans l’intérêt des travailleurs qu’il s’obstine à refuser de considérer les organisations syndicales comme des partenaires et à rejeter les règles déjà prévues dans les lois québécoises et canadiennes. « Les conservateurs ont fait des syndicats leur cible de prédilection. Alors qu’ils ne cessent de restreindre les obligations des employeurs, ils multiplient outrancièrement les offensives contre les syndicats dans le seul objectif de réduire leur capacité d’action. Ne pensons qu’aux projets de loi C-377, C-4 ou C-525. Nous ne sommes pas dupes. Leur objectif est clair : affaiblir les syndicats, limiter la liberté d’association et de négociation pour paver la voie à un accroissement du droit de gérance. »
Pour Guy Caron, député du NPD de la circonscription Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques et porte-parole adjoint en matière de finances : « Il est assez ironique que la présente consultation porte sur les incitatifs fiscaux pour stimuler la recherche et l’innovation, alors que le gouvernement s’entête à vouloir bannir les crédits d’impôts pour les fonds de travailleurs. » Faut-il le rappeler, la recherche et l’innovation sont souvent perçues comme des investissements à risque. Or, les fonds de travailleurs contribuent de façon importante au soutien des entreprises tout en leur permettant d’innover.
De 2004 à 2013, les deux fonds de travailleurs québécois ont engagé près de 6 milliards de dollars en capital risqué non garanti dans les entreprises du Québec. « À lui seul, le Fondaction de la CSN investit directement et indirectement dans plus de 850 entreprises. Il collabore à constituer et à renforcer un écosystème de capital de risque afin d’appuyer le développement d’entreprises innovantes », a rappelé Jean Lortie.
« Le gouvernement nous dit qu’il cherche des moyens de soutenir l’innovation. Alors pourquoi tire-t-il lui-même dans la chaloupe en cherchant à mettre à mal les fonds de travailleurs du Québec, et ce, d’autant plus que le consensus québécois sur l’importance de maintenir ces fonds pour l’économie du Québec n’est plus à démontrer », constate Guy Caron.
Pour les représentants de la CSN et du NPD, le ministre des Finances devrait garantir à la population que dans le contexte économique actuel, il prendra ses responsabilités afin de soutenir la croissance économique. C’est certainement un des acteurs les mieux placés pour le faire et il serait préférable qu’il consacre ses énergies à cela plutôt qu’à s’attaquer aux conditions de travail de la fonction publique et à démanteler des organisations démocratiques.