« Le gouvernement restreint déjà sa marge de manœuvre pour respecter les lois sur l’équilibre budgétaire et sur la réduction de la dette. Pourquoi ne pourrait-il pas appliquer le même fonctionnement au financement des soins de santé et des services sociaux ? Le Québec aurait été en bien meilleure posture pour affronter la pandémie s’il avait eu un financement approprié pour garantir un nombre adéquat de lits d’hôpitaux et pour offrir des budgets à la hauteur de leurs besoins à la Santé publique, aux CHSLD ainsi qu’à la protection de la jeunesse, entre autres », explique Émilie Charbonneau, 2e vice-présidente de l’APTS.
Selon cette proposition, l’établissement du niveau de financement du RSSS devrait minimalement se baser sur les sommes calculées par un organisme indépendant pour maintenir le niveau des services offerts et répondre aux nouveaux besoins populationnels. Ceci dit, un simple retour des investissements dans le RSSS n’effacera pas les impacts négatifs liés aux grandes fluctuations de la dernière décennie.
Des milliards manquants pour le bien-être des Québécois·es
Malgré les réinvestissements récents en santé et en services sociaux, les Québécois·es peuvent toujours constater que le réseau est sous-financé. Selon les évaluations de l’APTS, un déficit de financement de l’ordre de 2,5 milliards de dollars s’est installé depuis 2008, dans la foulée de la lutte au déficit découlant de la crise économique. Ce retard de financement contribue à allonger les listes d’attente et force le recours au temps supplémentaire pour pallier la surcharge de travail. L’APTS recommande donc au gouvernement de s’engager à le corriger.
Dans son mémoire, l’APTS propose également au gouvernement d’optimiser l’allocation des ressources budgétaires. En suspendant les versements au Fonds des générations et en revoyant à la baisse la surrémunération des médecins, le ministre des Finances augmenterait la capacité du gouvernement à financer les services à la population à hauteur de 4,7 milliards de dollars sans pour autant revoir à la hausse les contributions fiscales des Québécois·es.
« Mieux financer le RSSS, c’est mettre les besoins des Québécois·es en haut de la liste des priorités gouvernementales. Malgré la pandémie, le gouvernement a la marge de manœuvre et tous les outils nécessaires pour appliquer nos recommandations. C’est une question de volonté politique. Il en va de l’accessibilité et de la qualité de nos soins de santé et de nos services sociaux », plaide Émilie Charbonneau.
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