« Il nous apparaît important d’être sur place pour écouter les témoignages et suivre les travaux de Régine Laurent et de son équipe de commissaires », d’indiquer Carolle Dubé, présidente de l’APTS, syndicat représentant la vaste majorité des intervenant·e·s qui travaillent à la protection de la jeunesse. Ce sont d’ailleurs deux membres de ce groupe qui s’acquitteront de cette tâche : Roxanne Martel, avocate au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, et Karine Ferland, travailleuse sociale au CISSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« L’APTS poursuit ainsi le travail amorcé, rappelle Carolle Dubé. Ça fait des années que nos intervenant·e·s dans les centres jeunesse tirent la sonnette d’alarme sur les difficiles conditions qui prévalent à la direction de la protection de la jeunesse (DPJ), dont la surcharge de travail résultant de l’austérité budgétaire et de l’explosion des signalements des dernières années. La Commission vient répondre à une demande mainte fois répétée de leur part, d’où l’importance pour nous d’y assurer une présence continue. »
Mesdames Martel et Ferland couvriront respectivement deux aspects majeurs du travail des intervenant·e·s : l’un juridique, qui concerne l’application de la Loi sur la protection de la jeunesse, et l’autre clinique, qui recoupe le travail sur le terrain avec les enfants et leur famille. Concilier ces deux aspects représente un défi quotidien pour le personnel professionnel et technique des centres jeunesse, mais également en première ligne, dans les CLSC. C’est aussi une question qui sera au cœur du mandat confié à la Commission.
Rappelons que des forums citoyens auront lieu dans toutes les régions du Québec à compter de janvier, lesquels comporteront un volet « grand public », ouvert à tou·te·s, et un volet « intervenants », qui se tiendra à huis clos pour donner la chance aux intervenant·e·s et aux autres acteur·rice·s du réseau de s’exprimer librement. L’APTS encourage ses membres désirant témoigner à communiquer avec les représentant·e·s de la Commission lors du passage de celle-ci dans leur région. Elle les invite également à vérifier que les mesures nécessaires à la confidentialité de leur témoignage prévues dans les règles de fonctionnement de la Commission sont bel et bien en place.
« Il faut que la Commission ait le portrait le plus complet possible du travail effectué par les intervenant·e·s auprès des enfants les plus vulnérables de notre société, d’insister la présidente de l’APTS. Il n’est pas seulement question des centres jeunesse, rappelle-t-elle. Il est question également de toute la première ligne (chapeautée par les CLSC) qui joue, elle aussi, un rôle primordial en protection de la jeunesse et qui a été fortement dégarnie par les réformes successives des dernières années, une des causes fondamentales des problèmes actuels. »
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