« Pour que le virage vers les services à domicile devienne réalité, plusieurs conditions doivent être remplies, affirme Carolle Dubé. L’une d’entre elles - et pas la moindre - est l’ajout de ressources humaines et financières à la hauteur des besoins. Déjà à l’heure actuelle, le personnel affecté aux services à domicile - intervenantes psychosociales, nutritionnistes, physiothérapeutes et ergothérapeutes, entre autres - est surchargé. Le citron ne peut plus être pressé davantage. Or la réforme propose de leur faire assumer le rôle central de gestionnaire de cas, ce qui aura pour effet d’accroître leurs responsabilités. Nous proposons au ministre Hébert de travailler de concert afin de trouver des solutions durables aux problèmes de main-d’œuvre du personnel professionnel dans le réseau de manière à assurer l’accès aux services pour la population. »
De plus, l’APTS réitère la nécessité de mettre au rencart les projets d’optimisation qui augmentent la pression, détériorent le climat de travail, réduisent l’autonomie professionnelle du personnel et en bout de course détériorent la qualité des services à la population.
Au nombre des autres conditions gagnantes figure l’arrêt des compressions budgétaires, qui nuisent à la bonne marche du réseau et aux services à la population. L’APTS propose en lieu et place d’injecter de l’argent neuf. Le financement à long terme des services à domicile devrait provenir d’une révision en profondeur de la fiscalité et des économies substantielles réalisées grâce à un contrôle accru du coût des médicaments et de la sous-traitance. « Au Québec, nous avons fait le choix de nous doter d’un système de santé dont l’accessibilité est universelle et gratuite parce que le droit à la santé est un droit fondamental, ajoute Carolle Dubé. Ce sont les besoins de la population qui devraient dicter les dépenses, et non les dépenses dicter les services. »
La porte doit également se refermer pour le secteur privé et ses promoteurs qui drainent les ressources, coûtent plus cher et multiplient les intervenants auprès des personnes en perte d’autonomie. Pour l’APTS, tout service direct à la personne devrait être offert par les intervenants qualifiés des CLSC et la prestation des services professionnels demeurer publique, sans exception.
Par ailleurs, Carolle Dubé a sensibilisé les parlementaires au rôle des gestionnaires de cas qui coordonnent les services aux personnes. « Avec la mise en place de l’assurance autonomie, leur rôle est appelé à s’élargir considérablement, ce qui suscite des inquiétudes chez nos membres, qui se demandent à juste titre comment ils pourront concilier l’analyse professionnelle des besoins et la prescription de services en conséquence, avec la responsabilité de l’enveloppe budgétaire qui suit le patient. Ils redoutent la lourdeur administrative associée à ce mode de gestion. Nos membres ne sont pas favorables à une évolution vers un rôle de courtiers de services et souhaitent préserver leur expertise clinique de même que leur autonomie professionnelle », de conclure Carolle Dubé.
Le mémoire complet est disponible sur le site Internet de l’APTS : www.aptsq.com