« Madame la Ministre, nous vous demandons d’agir rapidement, trop de citoyens et citoyennes souffrent parce qu’ils ne peuvent se procurer leurs médicaments faute d’argent. En 2016, pour le Québec seulement, c’est 9 % de la population qui n’a pu prendre sa médication. Par ailleurs, un régime public et universel ne peut qu’être rentable pour les finances publiques. Toutes les études démontrent qu’avec un régime public et universel d’assurance médicaments, le Québec économiserait de 1 à 4 milliards de dollars par année. Alors, imaginez les économies qui pourraient être réalisées pour l’ensemble du pays », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Par ailleurs, le Canada est le seul pays de l’OCDE avec un régime qui exclut une couverture pour les médicaments d’ordonnance. L’accès aux médicaments ne doit pas être un luxe.
« Personne ne devrait avoir à choisir entre renouveler une ordonnance ou payer l’épicerie ! Les primes des assurances collectives privées augmentent chaque année plus vite que les hausses de salaire… Et que dire du fait que deux Québécois qui entrent dans la même pharmacie avec la même prescription vont ressortir avec deux factures très différentes, selon que l’un soit assuré au régime public du gouvernement et l’autre avec un des régimes privés d’assurance médicaments ? Ces situations sont inacceptables et les conséquences, bien réelles sur l’équité dans l’accessibilité aux médicaments », ajoute le président de la CSN, Jacques Létourneau.
Au Québec, le régime hybride public/privé a fait son temps. Tout en respectant les compétences provinciales, Ottawa a tout à gagner en instaurant un régime entièrement public et universel. Une telle mesure réduirait les coûts de santé non seulement pour les gouvernements, mais aussi pour les travailleurs et travailleuses et les employeurs. C’est toute la population qui en profiterait.
« La coexistence du régime public parmi divers régimes privés nous prive d’un pouvoir d’achat et de négociation auprès des compagnies pharmaceutiques en plus de créer d’importantes inégalités dans l’accessibilité aux traitements. Au cours des dernières années, les primes d’assurance médicaments ont explosé, on parle d’une augmentation de 5 à 8 % par année, ce qui est beaucoup plus rapide que les salaires des bénéficiaires. L’instauration d’un régime entièrement public et universel pourrait réduire le prix des médicaments de 20 à 40 %. En somme, le régime hybride québécois n’est plus adéquat, il menace même plusieurs de nos protections sociales », conclut la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.
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