10 décembre 2020
Lorsque la science n’est pas en mesure de fournir une réponse définitive, on doit absolument prendre des mesures de précaution. Ne pas fournir de masque N-95 à toute personne qui travaille dans une zone rouge ou jaune ne fait que mettre en danger nos travailleuses et travailleurs de la santé et risque de contribuer à propager la contamination au sein même de nos institutions de santé et de faire crouler le système de l’intérieur.
Soyons clair, les directives actuelles ne sont pas des directives de santé-sécurité au travail mais des directives de gestion de pénurie en temps de pandémie. Car si on a une réserve de 250 jours de N-95 avec les directives actuelles, combien de jours de réserve aurions-nous si on appliquait LA mesure qui s’impose : fournir des masques N-95 à tout le monde en zone rouge et jaune ?
Pas beaucoup….
Pas beaucoup et le gouvernement ne prend pourtant aucune initiative depuis 9 mois pour faire produire, par une entreprise publique, des masques N-95 au Québec.
Même chose pour les écouvillons (tiges qu’on insère dans les narines pour faire les test COVID) et les produits réactifs de laboratoire. On en manque 9 mois après le début de la pandémie. Par exemple, avec ses ressources le CUSM ne peut faire que 4000 tests par jour et encore, avec le manque de produits, il dépasse rarement 3600 par jour. Pourquoi ne fabrique-t-on pas au Québec ce qui nous manque tant ? Pourquoi le gouvernement ne parle jamais d’une entreprise de type Hydro pour la santé ?
Si on est capable au Québec de produire de l’électricité avec une compagnie publique comme Hydro, parce que c’est de notre intérêt national de le faire, on devrait être capable de produire tout ce que nous avons besoin pour lutter contre une pandémie.
La faute aux citoyens….
Le gouvernement met toute la responsabilité de la pandémie sur la faute des citoyens qui ne respectent pas suffisamment les consignes de distanciation et de réduction des contacts. SI la pandémie perdure ce n’est pas juste la faute de personnes réticentes aux masques.
Le manque d’initiative du gouvernement est clairement en cause. Il se manifeste par le refus de toute initiative pour fabriquer, au Québec, sous régie publique :
- Des masques N-95 et autres équipements de protection
- des écouvillons ;
- des produits réactifs pour analyser les prélèvements faits auprès de la population
De plus. Il n’y a eu aucune initiative du gouvernement pour forcer les 191 entreprises pharmaceutiques présentes Québec à mettre à la disposition du gouvernement leurs équipements et leur personnel de laboratoire afin de pouvoir accroître notre capacité de test. Plus on fait de tests, plus on est capable d’intercepter rapidement des personnes contagieuses, de les isoler et ainsi de réduire la propagation de la COVID.
Nous sommes en guerre contre la COVID et en temps de guerre le gouvernement réquisitionne tout ce dont il a besoin pour gagner la guerre : les hommes, les femmes… et les industries.
Rien n’a été réquisitionné sauf les employés du secteur public qu’on force à faire du temps supplémentaire ou qu’on force à travailler sur plusieurs services ou sites ce qui, de toute façon, devrait être proscrit en temps de pandémie et qu’on force à travailler sans avoir les masques N-95 pour la plupart des titres d’emploi.
Et maintenant le vaccin
Au Québec on subventionne grassement les entreprises pharmaceutiques depuis le début des années 90 et malgré cela, on n’est toujours pas capable de produire de vaccins au Québec… On soutient ces entreprises avec de l’argent public mais les décisions sont prises dans le secret des Conseils d’administration sans la moindre contrainte de répondre aux besoins de la population.
Faut changer de cap, ça presse !
Ça fait 9 mois qu’on attend un vaccin et pourtant aucune initiative gouvernementale pour se doter, dans le secteur public, de moyens de production massive de vaccins. Clairement, on va passer, nous les citoyens après les pays qui ont ces moyens de production.
On veut de vraies mesures de lutte à la pandémie. C’est assez de se limiter à jongler avec le degré de confinement et la restriction des contacts, il faut attaquer le problème à la source. Il faut se doter au Québec de politiques et de moyens pour produire dans le secteur public :
- des masques N-95 en nombre suffisant
- des écouvillons pour faire les tests
- des produits réactifs pour faire les analyses de laboratoire
- en attendant d’avoir des moyens de produire nous-mêmes, il faut aussi :
- Réquisitionner matériel et personnel des entreprises pharmaceutiques privées pour être à même de tester massivement le personnel de la santé et les citoyens.
M. Legault au-delà du port de masques et de la distanciation qui sont des responsabilités individuelles vous avez des responsabilités gouvernementales à commencer par ne pas mettre en danger la santé des « anges gardiens » par le manque de masques N-95 et vous avez aussi la responsabilité de doter le Québec des moyens de produire ce dont nous avons tant besoin.
Exécutif SECUSM
Un message, un commentaire ?