« Notre message est simple : la population n’a pas à faire les frais de la situation financière difficile que connait l’établissement, affirme le responsable politique de l’établissement pour l’APTS, Sylvain Sirois. La direction doit cesser d’induire la population en erreur : les coupures ont des effets directs sur les services. Elles feront mal à une clientèle fragile qui a besoin de ces services. Vers qui se tournera la clientèle, en particulier les enfants, les adolescents et les adultes ? Le rôle d’un service public de santé et de services sociaux n’est pas de laisser les personnes sur le côté de la route. »
L’équipe d’intervenants psychosociaux est déjà très petite. La plupart des postes sont uniques, c’est-à-dire que chaque intervenant est le seul à pratiquer dans son domaine d’intervention. « Il n’y a aucun doute que le résultat de ces coupures se traduira par l’apparition de listes d’attente, une première en Minganie. En psychologie, par exemple, on réduit l’équipe à un seul psychologue. À elle seule, cette personne devra s’occuper de l’ensemble de la clientèle : enfants, adolescents et adultes. C’est totalement irréaliste et irrespectueux pour les gens qui vont devoir attendre des mois pour recevoir des services auxquels ils ont droit. »
L’offre actuelle de service en psychologie jeunesse est de 35 heures/semaine. Elle sera réduite à environ 7 heures pour les suivis psychologiques enfant/adolescent/famille. « Ce sont pourtant des clientèles dites prioritaires par le réseau de la santé et des services sociaux. La transformation du poste au service d’accueil et à l’évaluation psychosociale de temps complet à trois jours semaine est tout à fait à l’encontre des recommandations émises par le groupe d’experts dans leur rapport de juillet 2014 sur la main-d’œuvre en santé de la Côte-Nord. Une telle décision est loin de rendre attractifs les postes dans le domaine psychosocial. »
L’APTS demande au conseil d’administration de refaire ses devoirs. « Avant de couper dans les services directs, nous demandons à la direction d’explorer d’autres avenues. A-t-on vraiment besoin de tant de gestionnaires quand on en arrive à abolir des postes en travail social et en psychologie ? Nous vous invitons à collaborer davantage avec les équipes d’intervenants en place qui connaissent bien la réalité et les besoins de la population. Ensemble, nous pouvons trouver des solutions constructives, qui ne nuiront pas aux services et au recrutement et qui ne créeront pas les listes d’attente. »