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Québec

Blocus pour dénoncer l’évasion fiscale

2017/02/24 | tiré de l’Aut’journal

Le 21 février dernier, plus de 200 personnes ont répondu à l’appel de la Coalition Main rouge pour manifester contre l’injustice fiscale. Elles ont bloqué l’accès à deux édifices du « Big Four » à Montréal, c’est-à-dire les quatre principales entreprises internationales qui utilisent l’évasion fiscale et l’évitement fiscal. Ces quatre délinquantes sont Price Watehouse Coopers (PWC), KPMG, Deloitte et Ernst & Young.

« Elles sont championnes de la planification fiscale agressive. Il y a plusieurs synonymes pour décrire la planification fiscale agressive : évitement fiscal et évasion fiscale. Mais nous, on appelle ça de l’injustice fiscale », a déclaré Dominique Daigneault, du Conseil central du Montréal métropolitaine de la CSN, lors du blocus.
Par un froid humide, les manifestants se sont massé en un bloc compact pour bloquer les accès des édifices de PWC et de Deloitte. Le blocus a débuté dès 7h 30, soit avant l’arrivé des employés. Ceux-ci ont été accueillis par des slogans tels que : Coupez dans les abris fiscaux, pas dans les programmes sociaux. Le problème, c’est pas l’aide sociale, c’est le régime néolibéral ».

Dominique Daigneault a poursuivi en ajoutant « qu’on veut plus de justice fiscale. Le butin du 1%, qui s’enrichit sur notre dos et qui ne cesse de mettre de l’argent à l’abri de l’impôt, est estimé à 22 000 milliards de dollars dans le monde entier. Au Québec, cela représente un scandaleux 40 milliards de dollars. On veut que ça cesse ! »

Les manifestants, qui ont participé à ce blocus pour dénoncer ces pratiques odieuses, scandaient : « C’est ensemble et solidaires que nous crions notre colère. Pour les grandes entreprises, nous sommes de la marchandise. La stratégie des libéraux est de couper les petits et donner aux gros ».

« Nous sommes à quelques semaines du budget provincial. Nous ne sommes pas dupes. On tente de nous faire oublier les coupes dans les services publics, dans le logement social, dans l’aide sociale, dans les écoles, dans les services de garde et toutes les mauvaises nouvelles des dernières années, par des promesses ciblées de réinvestissement en éducation et en santé », de dénoncer Véronique Laflamme, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

La Coalition Main rouge met de l’avant 18 demandes :

1. La création de 11 paliers d’imposition. En 1988, il y avait 16 différents paliers de revenus imposables et pour chacun d’eux s’appliquait un taux d’imposition différent. Il n’en reste aujourd’hui que 4 aujourd’hui.
2. Abolir le crédit d’impôt sur les gains en capital.
3. Diminuer le plafond des cotisations aux REER.
4. Réduire les crédits d’impôt pour dividendes.
5. Moduler les taxes à la consommation en fonction de la nature des biens achetés.
6. Augmenter le taux d’imposition des entreprises à 15%.
7. Augmenter la contribution fiscale des entreprises financières en rétablissant la taxe sur leur capital.
8. Revoir les dépenses fiscales des entreprises.
9. Réduire les subventions aux entreprises.
10. Augmenter les redevances des entreprises sur l’exploitation des ressources naturelles.
11. Lutter contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal.
12. Lutter contre la corruption et la mauvaise gestion dans l’attribution des contrats gouvernementaux.
13. Cesser de recourir aux agences de placement dans les institutions publiques de santé.
14. Adopter des mesures de contrôle du coût des médicaments, dont l’instauration d’un régime entièrement public d’assurance-médicaments.
15. Utiliser le logiciel libre dans l’ensemble de l’appareil gouvernemental.
16. Cesser de recourir aux PPP dans la construction d’infrastructures publiques.
17. Cesser de transférer les chirurgies dans les centres médicaux spécialisés.
18. Adopter une politique de rémunération maximale des cadres et des dirigeants des institutions publiques, parapubliques et des sociétés d’État.

La Coalition Main rouge, qui est opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, regroupe des organisations populaires, syndicales, communautaires, féministes et étudiantes.

Depuis 2009, cette Coalition s’oppose aux mesures d’austérité budgétaires. Elle revendique le financement adéquat des services publics et des programmes sociaux comme un des moyens pour assurer la réalisation des droits humains et réduire les inégalités sociales. Pour y arriver, elle propose des mesures fiscales permettant de mieux redistribuer la richesse.

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