Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Aux urnes, citoyens et citoyennes des États-Unis !!!

2012, année électorale présidentielle

Une vieille analyse veut que les Américains soient toujours en campagne électorale. Comme la moitié de la Chambre des représentants et une partie du Sénat sont élues entre les élections présidentielles (à mi-mandat), effectivement l’activité électorale occupe un espace public presque incomparable.

Au moment des présidentielles l’autre moitié de la Chambre et du Sénat sont soumises au scrutin de même que tous les gouverneurEs des États et une flopée de shérifs, juges, et autres agents gouvernementaux locaux. Sans oublier les référendums sur quantité de sujets touchant la vie concrète des citoyenNEs [1] .

Dans les médias dominants et parfois moins dominants, cette campagne pour la présidence prend l’allure d’un genre de course de chevaux, d’un concours de popularité plus ou moins tordu. L’argent y joue un rôle majeur : impossible de penser mener cette course de bout en bout, depuis les primaires et caucus sans disposer de millions à y investir. La situation vaut pour chacun des partis.

La conjoncture actuelle

Cette élection arrive en des temps très particuliers dans l’histoire américaine. Jamais depuis la grande dépression de 1929 la situation économique n’a été aussi désastreuse. La vaste majorité de la population sombre dans la pauvreté et même l’extrême pauvreté. Seule la petite minorité oligarchique de 1 % voit sa richesse progresser à un rythme encore inégalé. Le chômage de longue durée, (6 mois et +) est de plus en plus présent chose nouvelle dans l’expérience de travail américaine. Les chiffres des reprises de maisons par les banques sont toujours aussi élevés et certaines villes ont entrepris de démolir celles qui restent inhabitées pour éviter la dégradation de quartiers entiers. Les banques à qui ces maisons appartiennent ne lèvent pas le petit doigt pour les sauvegarder.

Une part démesurée du budget va aux dépenses militaires et au complexe militaro-industriel. La sortie de l’armée de l’Irak n’aura pas d’effets majeurs sur ces dépenses. L’arsenal et les troupes stationnées tout autour du globe coûtent des milliards chaque année. Beaucoup d’AméricainEs vivent encore avec la conviction qu’il leur a été accordé une mission mondiale, un destin manifeste de leadership, de propagation du capitalisme qui inclut une composante de liberté (notamment celle d’entreprendre) et de protection universelle de son développement. Le rôle dominant que leur pays à joué tout au long du 20ième siècle ou presque leur importe. Et malgré les preuves qu’aucun pouvoir ne menace plus le pays, les « va-t-en guerre » arrivent à faire valoir leur point de vue et à créer la crainte de menaces éventuelles.

La liberté de religion protégée par la constitution tend à devenir une obligation de gouverner avec des principes religieux qui dépassent l’assentiment de la majorité et menace la neutralité de l’État.

L’argent et la corruption ont pris une telle place dans les conduites des éluEs qu’il devient difficile, voire impossible, de trouver des leaders qui soient d’abord au service de la population et non d’intérêts particuliers. Quoiqu’ils et elles en disent.

Noam Chomsky va jusqu’à dire que les élections sont mises aux enchères et « louées » au plus offrant. À charge pour la personne élue et son parti de rendre la monnaie. La cours suprême a renforcé ce pouvoir des entreprises et de l’argent dans le processus électoral en leur reconnaissant le même droit de parole que celui qui a toujours été reconnu aux citoyens-ennes depuis l’adoption de la constitution. Cela leur donne tous les droits non seulement de financer des candidatEs à leur guise mais aussi de former des groupes de financement, sans aucune obligation d’y dévoiler leur participation. Seul le nom du groupe apparaît et cet anonymat favorise l’accumulation de l’argent en faveur de leur favori.

La liberté personnelle est sacrée, tant qu’elle ne touche pas à l’avortement, aux conduites sexuelles, en gros à ce qu’il y a de plus privé et personnel chez chacun et singulièrement chacune.

Mais cette démocratie bien vivante, et à certains égards exemplaires comme le notait déjà Tocqueville au 19ième siècle, comporte son pesant de personnes engagées dans les luttes pour la justice sous toutes ses faces, pour l’égalité avec toutes les nuances possibles, pour la paix à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Et bien des certitudes commencent à être ébranlées.

Devant ce tableau trop vite brossé, quels sont les programmes proposés pour diriger ce grand pays au cours de quatre prochaines années ? Quelles sont les forces en présences ? Sur quels enjeux la bataille risque-t-elle de se faire ?

Les enjeux

Pour la majorité de la population, la priorité est de sortir de la crise : rétablir l’emploi et corriger les injustices qui se sont accumulées depuis son début. Rétablir l’emploi veut aussi dire cesser les coupes dans les services publics qui ont mis des milliers de travailleurs-euses en chômage et privé la population de services essentiels en quantité ou en qualité.

Il faut punir ceux et celles qui en ont été les artisanEs : personne du secteur financier n’a été poursuivi devant les tribunaux et donc condamné. Seules des condamnations à des amendes ont été imposées à des acteurs-trices de la finance pour des fraudes évidentes. Les banques qui saisissent les maisons, souvent en toute illégalité, ne font plus crédit sauf à des conditions calamiteuses pour le gagne petits et les petites entreprises. Et tout ce beau monde à bénéficié des largesses des plans de sauvetage du gouvernement et de la Réserve fédérale (la FED), qui continue d’ailleurs à prêter aux banques et à zéro% d’intérêt. Selon le Pew Center, 51% de la population pense que Wall Street joue un rôle plus négatif que positif dans le jeu économique.

La place qu’occupe l’argent dans la vie politique fait aussi parti des grands enjeux de l’heure. L’action des lobbyistes auprès des éluEs est de plus en plus décriée. Le sentiment, sinon la conviction que le travail politique est complètement arbitré par les intérêts des entreprises grâce à leur capacité d’acheter les votes des éluEs, est maintenant installé. Un autre sondage récent du Pew Research Center montre que 77% de la population pense qu’une poignée de très riches et les grandes entreprises ont trop de pouvoir. La levée de bouclier sur cet enjeu est réelle. On l’entend à gauche, un peu moins à droite.

Ceux et celles qui travaillent veulent un relèvement de leur salaire. Il y a longtemps maintenant qui le salaire réel a décliné et n’est pas à la hauteur de la progression des prix. D’où l’endettement astronomique des ménages américains. Ils sont victimes de la politique de la compensation de la baisse des salaires par l’endettement ; politique qui a profité au capital aux deux bouts de la chaine : épargne sur les salaires et enrichissement grâce aux intérêts payés par les salariéEs sur leurs emprunts. Selon un autre sondage du Pew Center, 61% de la population pense que le système économique américain n’est pas juste, honnête (fair), qu’il favorise les riches.

La majorité de la population veut la fin de l’engagement de l’armée américaine en Afghanistan maintenant qu’elle est sortie d’Irak. « Le peuple de gauche », comme disait François Mittérand, demande une politique de défense plus modeste, qui respecte plus les autres nations et surtout qui soit plus transparente. La guerre au terrorisme, introduite par G.W.Bush après le onze septembre 2011, n’en finit plus de s’étendre même à l’intérieur du pays. Le président Obama vient d’approuver un amendement au Patriot Act qui permet l’arrestation, la détention illimitée de citoyenNEs américains, sur le territoire, en secret total et sans obligation de poursuites et de procès. Cette politique s’applique déjà pour les étrangers, hors du territoire et va jusqu’à l’assassinat dit sélectif. Elle a servi pour Ben Laden comme pour beaucoup d’autres. C’est une politique qui favorise certains secteurs industriels ; jamais l’industrie de la sécurité n’a fait de si bonnes affaires. Il y a une levée de bouclier, quoique modeste, à ce sujet.

Les lois sur l’immigration et les immigrantEs sont aussi un enjeu important dans cette année électorale. Il s’est développé un courant anti-immigration qui a pris des formes extrêmes dans certains États frontaliers avec le Mexique. En temps de récession, les immigrantEs, surtout les illégaux-ales servent de boucs émissaires très facilement. Entre ceux et celles qui veulent les retourner tous et toutes dans leur pays, et les autres qui en ont absolument besoin, (une bonne partie des employeurs), le torchon brûle. CertainEs plaident pour une amnistie et l’accès à la citoyenneté pour ceux et celles qui travaillent et vivent depuis longtemps aux Etats-Unis, y paient des taxes, souvent y ont fondé une famille et ont donc des enfants américains. Le président Obama avait promis une réforme des lois sur l’immigration, il n’a pas réussi à le faire ; le Dream Act dort toujours dans les débats au Congrès.

L’action du gouvernement en matière de politiques sociales est aussi en débat. Un des grands accomplissements de l’administration Obama est l’adoption d’une nouvelle loi sur l’assurance maladie qui va toucher toute la population d’ici 2014 et une autre sur de nouvelles règles de transparence et d’information en matière de produit financier avec, à la clé, un office de protection des consommateurs-trices pour ces matières. La droite est partie en guerre contre ces mesures et promet de les renverser si élus et sitôt élus. Elle reçoit un certain appui dans la population. La gauche, de son côté, critique ces lois et le président qui les a portées. Elle les trouve trop timides.

L’environnement et sa protection sont aussi à l’ordre du jour. Il y a une protestation importante contre la façon dont ce problème est géré. Les minières et pétrolières sont sans cesse à l’origine de pollution de l’eau, de l’air et de nombreux territoires sans grandes conséquences pour elles. Le gouvernement autorise des permis d’exploration et d’exploitation dans des parcs nationaux et des réserves naturelles. Même si l’administration Obama reconnait que l’activité humaine est responsable du réchauffement de la planète, un fort courant subsiste qui pense le contraire et que les politiques de diminution des gaz à effet de serre ne sont qu’un moyen d’entraver le développement économique.

Le logement est devenu, avec la crise dans le secteur de l’habitation, un enjeu majeur pour une majorité de la population qui n’a pas accès à des logements de bonne qualité à prix abordable. Des familles entières vivent dans des tentes, dans des refuges, quand ce n’est pas dans leur voiture. L’alimentation est aussi problématique pour plusieurs.

La réponse politique

Dans le face à face entre les deux partis, c’est le rôle et la taille de l’État fédéral qui prend le premier rang. L’arme du budget et la lutte qui se poursuit avec intensité depuis deux ans à ce sujet en sont une manifestation probante. La droite veut « assoiffer la bête » en la privant de revenus. Les démocrates, le président en tête, ont tenté de couper la poire en deux, de renoncer à certains rentrées de fonds, à accepter certaines coupes pour sauvegarder un certain rôle actif pour le gouvernement. Sans grand succès, au contraire.

Le président Obama et la majorité du parti démocrate défendent un rôle actif du gouvernement dans l’économie, en matière de politiques sociales et de protection de l’environnement. Ils soutiennent que le gouvernement fédéral a une obligation de protection des plus faibles, d’une certaine redistribution de la richesse et d’une action d’intervention dans l’économie en période de faiblesse économique. N’est-il pas le parti du New Deal et de la fin de la discrimination raciale dans la vie publique ?

C’est justement sur ces positions entre autre que M. Obama a été élu en 2008. Le fameux Yes we can ! visait à changer les orientations politiques pour que, au moins, le gouvernement crée les conditions pour que toutes les couches de la population aient accès à des revenus décents et à des protections indispensables. En plus de redresser le budget fédéral et de diminuer le niveau de la dette.

Il a déçu ! Même au cours des deux premières années de son mandat, où il avait la majorité dans les deux Chambres, ses résultats sont jugés très faibles. En matière d’assurance maladie, une grande partie de la population favorisait un régime semblable au nôtre où tous les contribuables participent et tous les citoyenNEs ont droit aux soins. Son plan est une combinaison de protection des acquis des entreprises de santé : cliniques, hôpitaux et pharmaceutiques et d’élargissement de la protection via le marché privé des assurances.

Dans les négociations avec l’opposition sur le redressement budgétaire à exercer, il était prêt à considérer des coupes dans les programmes Medicare et Medicaid ce contre quoi une majorité de la population s’insurge.

Il réussit donc à être combattu par la droite et peu supporté par la gauche, par la base qu’il avait réussi à construire en 2008.

Il y a peu d’enjeux pour lesquels son administration soit félicitée. On le critique pour sa tenue face à l’opposition républicaine et surtout, on condamne les liens qu’il a développés avec le monde de la finance et du capital en général. Là-dessus, il n’est pas mieux jugé que ses adversaires. Encore maintenant, pour cette course à la présidence, les sommes qu’il a déjà encaissées, venant des milieux d’affaires et financiers sont sans précédents, bien au-delà de tous ses adversaires et de ses prédécesseurs.

Il n’aurait pas voulu, pas pu, changer la trame de fonds du gouvernement américain qui s’est installé depuis presque un demi-siècle maintenant.

Ses succès se comptent surtout en politique étrangère : assassinat de Ben Laden, retrait de l’armée d’Irak, légère modification des liens avec le monde arabe, participation au renversement du colonel Khadafi en Lybie principalement.

Mais en même temps, le conflit s’aggrave avec le Pakistan et la pression sur l’Iran est toujours en augmentation. Guantanamo est toujours ouvert et fonctionnel ; le réseau des prisons anonymes partout dans le monde est toujours en place également et on y garde des individus capturés en dehors du sol américain sans qu’aucun droit n’y soit garanti, en pleine obscurité.

Les analystes chevronnéEs aux Etats-Unis et ailleurs soutiennent que ce qui y détermine une élection c’est la conjoncture économique et la situation intérieure, pas la politique étrangère si fructueuse soit-elle.

Le parti républicain lutte avec acharnement contre ce qu’il appelle le « big government ». D’où son alignement sur les coupes de dépenses budgétaires qui frisent l’absolu. Il récuse les politiques sociales et d’interventions économiques fédérales comme étant des atteintes aux libertés individuelles. Ses candidats parlent de l’obligation pour l’administration de créer des opportunités qui permettront aux citoyenNEs de faire des choix ; (que ce soit en matière de travail ou de consommation de toute sorte). Ils qualifient la notion de redistribution de la richesse comme une mesure socialiste qui n’aurait rien à voir avec la marche normale de la vie aux Etats-Unis. Le gouvernement ne doit avoir aucune obligation à gérer quelque programme que ce soit qui serve à verser des fonds aux individus.

Leur programme vise donc à démanteler une grande partie de la structure du gouvernement fédéral, à retirer une grande partie des règlements de toute sorte qui existent, et à privatiser les programmes de sécurité sociale en vigueur. Le président Bush a tenté de privatiser Social Security ; sans succès. L’opposition populaire a été si forte qu’il a dû reculer.

C’est aux dépenses militaires que s’arrêtent les appels aux contractions de budget. Les Républicains sont, au contraire les champions des dépenses militaires et ne sont pas prêt de lâcher le complexe militaro-industriel qui en fait son pain et son beurre. Il n’y a qu’un seul candidat qui soit contre les guerres et qui plaide pour le retrait immédiat de l’armée américaine d’Afghanistan. Il se rallie ainsi un nombre significatif de jeunes qui ont voté Obama aux dernières élections.

Pour se rallier la base religieuse du parti, en bonne partie représentée par l’aile « Tea Party » qui occupe un espace important maintenant, les engagements à revenir sur les lois anti-avortement, pro-mariages gais, entre autre sont à l’ordre du jour. La place de la religion dans l’espace et les institutions publics, sous sa forme chrétienne, est toujours présentée comme un combat positif, à gagner.

Conclusion

Il y a un écart considérable entre les aspirations de la population et les programmes des partis tels qu’ils se présentent en ce moment. Le sentiment que les politiques ne peuvent rien pour elle, ne veulent pas œuvrer dans son sens face au capital, est immense.

Aussi, un troisième parti vient de se former qui présente un candidat à la présidence. Le 12 décembre dernier, le Parti de la Justice a été lancé à Washington. Rick Anderson, ancien maire de Salt Lake City est son candidat. Ils s’engagent dans la construction d’un parti de militants implantés dans leur milieu. La formation de ce parti est en lien assez directs avec le mouvement Occupy. Son programme [2] est une critique sévère du président Obama et de sa façon d’exercer son rôle depuis son élection.

Reste à voir ce que cela peut donner dans la pratique, sur le terrain électoral. Sans doute, M. Anderson ne croit pas pouvoir être élu mais tente de faire apparaître le mécontentement à gauche et donner une certaine alternative. Les abonnéEs aux petits calculs vont invoquer que cela ne sert qu’à diviser le vote et ainsi diminuer les chances de succès du président-candidat. Cela a été invoqué envers M. Ralf Nader lors de la victoire de G.W. Bush contre Al Gore en 2004.

La façon dont les médias suivent la lutte électorale rend difficile la compréhension des positions populaires dans le pays. Leur attention est tellement centrée sur les tactiques des candidats comme si on assistait à une joute de hockey, de baseball, qu’aucun portrait des aspirations de la population versus les programmes présentés ne ressort.

La route est encore longue d’ici le 20 novembre prochain. Bien des choses peuvent changer. Mais, il me semble que les trames de fonds, surtout la domination du grand capital sur la politique, seront toujours en jeu. Les Etats-Unis sont à un tournant de leur histoire : leur rôle impérial est mis en cause. Et il ne s’agit pas, comme au vingtième siècle, du simple passage d’un empire à l’autre, de l’empire britannique à l’américain. Le monde est dans une phase de bouleversements fondamentaux où plus de démocratie ou plus de pouvoirs autoritaires en ressortiront. Les Américains, même une bonne partie de ceux qui se disent à gauche, ne sont pas prêts à faire face à cette nouvelle position : être un parmi les autres dans le monde, et diminuer la part de la consommation irresponsable dans la vie intérieure.


[1Par exemple, en Californie le gouvernement de l’État ne peut augmenter les impôts et beaucoup de taxes depuis qu’un référendum a été approuvé à ce sujet il y a maintenant 10 ans environ. Conséquences : il n’y a que les baisses de dépenses qui permettent de gouverner. Donc coupures dans l’éducation avec mise à pied d’instituteurs-trices, dans la santé, dans les services publics en général.

[2Cf democracynow.org, 13 décembre 2011

Alexandra Cyr

Retraitée. Ex-intervenante sociale principalement en milieu hospitalier et psychiatrie. Ex-militante syndicale, (CSN). Ex militante M.L. Actuellement : membre de Q.S., des Amis du Monde diplomatique (groupe de Montréal), animatrice avec Lire et faire lire, participante à l’établissement d’une coop. d’habitation inter-générationnelle dans Rosemont-Petite-Patrie à Montréal. Membre de la Banque d’échange communautaire de services (BECS) à Montréal.

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