Avec l’appui d’autres syndiqué-es de la région, les travailleurs mis à pied de la scierie et de l’usine de panneaux Louisiana-Pacific à Saint-Michel-des-Saints ont manifesté leur mécontentement envers le gouvernement fédéral ce mardi devant le bureau de Service Canada à Joliette, après que des prestations d’assurance-emploi leur aient été injustement refusées. Ceux-ci se retrouvent sans aucun revenu depuis la semaine dernière.
Ce refus par l’Agence du revenu du Canada pour aucune raison valable soulève plusieurs interrogations sur la question de l’accessibilité à l’assurance-emploi. Cette décision survient au moment où le gouvernement fédéral restreint de plus en plus l’accès aux prestations, malgré des surplus démesurés de la caisse, qui atteignent maintenant 54 milliards de dollars. La CSN exhorte le gouvernement à offrir une meilleure accessibilité à l’assurance-emploi, de façon à ce que l’argent des travailleurs leur revienne.
À la suite de la fermeture de l’usine de panneaux et de la scierie, une centaine de travailleurs ont reçu depuis le 5 novembre 2007 des formations rémunérées en foresterie, financées par Louisiana-Pacific et par Emploi-Québec. Celles-ci visaient à reclasser les employés en vue, notamment, d’une réouverture de l’usine de panneaux gaufrés.
Selon la Loi sur l’assurance-emploi, les heures effectuées pour une formation rémunérée doivent être comptabilisées afin d’accéder au régime. Or, ce n’est pas le cas cette fois-ci, l’Agence du revenu du Canada refusant de considérer les travailleurs comme salariés, sans en expliquer la raison.
La CSN et les différents partenaires du comité de relance de la scierie ont entamé des démarches juridiques et politiques afin de faire renverser la décision de l’Agence du revenu du Canada. Une contestation de la décision de l’Agence est d’ailleurs en cours.
Une région durement touchée
C’est une autre mauvaise nouvelle qui s’abat sur la région de la Matawinie. En tout, 250 personnes ont été mises à pied à la scierie et à l’usine de panneaux gaufrés Louisiana-Pacific. L’employeur a signifié en octobre dernier aux travailleurs que l’usine serait définitivement fermée, alors que la scierie est à vendre. Indirectement, ce sont plus de 1000 emplois qui ont été perdus. Ces fermetures représentent également un véritable drame pour les populations entières de Saint-Michel-des-Saints (2500 personnes) et de Saint-Zénon (1200 personnes), qui dépendent des emplois reliés aux deux usines. Au Québec, ce sont quelque 15 000 travailleurs qui ont perdu leur emploi depuis quatre ans, d’une façon définitive ou temporaire.
Source : FTPF –CSN - 8 avril 2008