21 novembre 2023 | tiré d’Europe solidaire sans frontières
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article68879
À Augsbourg, le parti a entériné le lancement de sa campagne des élections européennes de juin, ratifiant un programme et une liste de candidats sous la double conduite de son coprésident Martin Schirdewan et de Carola Rackete (sans parti), militante du droit des réfugiés, qui s’est fait connaître, en 2019, comme la capitaine courage du Sea-Watch 3.
Après des semaines d’errances contraintes en pleine mer, la jeune femme avait, on s’en souvient, donné l’ordre de débarquer à Lampedusa pour qu’y soient accueillis des migrants malades et à bout de forces, en dépit des injonctions de Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur de la Lega (extrême droite) au sein du gouvernement de l’époque.
Die Linke veut se relever du départ de Wagenknecht
Ce choix européen illustre le gouffre qui sépare désormais Die Linke de l’Alliance de Sahra Wagenknecht (BSW), l’association fédérale qui doit évoluer en nouveau parti politique d’ici début 2024. La limitation de l’immigration constitue en effet l’un des thèmes favoris de l’égérie des plateaux télé et ex-dirigeante de Die linke, dont l’objectif déclaré est de ramener dans son giron une partie de l’électorat populaire, « celui qui s’abstient ou se laisse séduire » par une AfD (extrême droite) en pleine ascension, à plus de 20 %, un niveau record dans les sondages. Die Linke entend répondre au « besoin d’un parti de classe en Allemagne », avec d’autant plus de force, relève Martin Schirdewan, qu’au même moment l’ensemble du spectre politique allemand « se laisse tirer vers la droite ».
Le défi est redoutable car Sahra Wagenknecht a entraîné derrière elle une dizaine de députés. Ce qui sonne le glas d’un groupe parlementaire Die Linke, privant la formation de moyens et de relais de communication. Le parti présente l’année 2024 comme un nouveau tremplin vers un retour sur les fronts du social, de l’écologie et des droits des femmes avec en point de mire les législatives de 2025.
Si le parti Die Linke a dû déplorer une série de départs depuis l’annonce de Sahra Wagenknecht, il enregistre, au même moment, un afflux plus important de nouveaux membres, en particulier parmi les jeunes. Mieux, des personnalités de premier plan, qui lui avaient tourné le dos à cause des dérapages populistes de Sahra Wagenknecht, annoncent aujourd’hui leur retour. Comme Ulrich Schneider, président d’une très influente confédération d’associations humanitaires.
Un sondage Kantar, réalisé pour la Fondation Rosa-Luxemburg, place à 15 % le potentiel électoral de Die Linke, trois points au-dessus de celui de l’Alliance BSW de Sahra Wagenknecht. Surtout, l’enquête montre que le transfert d’électeurs de Die Linke vers BSW ne serait pas ou peu significatif, quand 29 % des sympathisants de l’AfD (extrême droite) et 21 % de ceux du FDP (droite libérale) disent qu’ils pourraient se laisser tenter par un vote Wagenknecht. Bertolt Brecht, qui est né dans la ville d’Augsbourg, lança un jour cette formule : « Celui qui combat peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Dans la grande cité bavaroise, Die Linke a décidé de se battre.
P.-S.
• L’Humanité. Mise à jour le 21.11.23 à 18:29 :
https://www.humanite.fr/monde/allemagne/allemagne-die-linke-en-ordre-de-bataille-pour-son-congres-malgre-la-scission-de-sahra-wagenknecht
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Un message, un commentaire ?