« L’industrie de la construction va jouer un rôle central dans la relance post-pandémie. Malheureusement, le régime actuel qui régit ce milieu conduit fréquemment à des conflits de travail, pour une raison bien simple : il est nettement à l’avantage des employeurs. On sait comment ça se termine la plupart du temps : par des lois spéciales qui forcent le retour au travail. Si on veut éviter que la relance soit compromise, il faut rééquilibrer le rapport de force et mieux protéger les travailleurs de la construction », fait valoir M. Leduc.
À l’heure actuelle, le régime du travail dans l’industrie de la construction autorise le recours aux briseurs de grève alors que cette pratique est pourtant interdite dans tous les autres secteurs d’activité comme le veut le consensus social au Québec depuis les années 1970. La rétroactivité salariale est également interdite, ce qui conduit à d’importantes pertes de salaires pour les travailleurs lorsque les conventions collectives tardent à être renouvelées. Pour le député solidaire, le projet de loi 790 permettrait de corriger facilement ces déséquilibres.
« Le projet de loi que je dépose ce matin est simple et va droit au but : il corrige deux aberrations très précises qui feront en sorte de cesser de traiter les forces du travail de la construction comme une sous-classe de travailleurs et travailleuses. On peut l’adopter en un après-midi si la volonté politique du gouvernement est au rendez-vous. Mais si le ministre Boulet choisit d’ignorer le problème, immanquablement, les patrons vont continuer à se traîner les pieds et on va se retrouver avec une autre loi spéciale quelque part en juillet prochain. Cela va ralentir nos efforts collectifs pour relancer l’économie, sans parler des impacts économiques sur les familles des travailleurs et travailleuses de la construction », rappelle Alexandre Leduc.
Le projet de loi 790 en bref
– Modifierait la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction afin d’équilibrer les rapports de force et de réduire les conflits entre salariés et employeurs ;
– Lors d’une grève ou d’un lock-out, les dispositions anti-briseurs de grève prévues au Code du travail s’appliqueraient maintenant à l’industrie de la construction ;
– Le projet de loi modifierait également le régime de négociation afin qu’il soit permis de convenir que la date de l’entrée en vigueur d’une convention collective est antérieure à sa signature.
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