« À la sortie de la période des questions, j’ai fait une demande officielle à M. Chagnon pour que ce dernier fournisse un avis juridique expert sur lequel fonder une interprétation la plus ouverte et la moins restrictive possible de la notion de la séparation des pouvoirs judiciaires et politiques. Il faut faire attention de ne pas limiter la liberté de parole des députés sur une question aussi centrale et fondamentale pour la démocratie : l’intégrité de la gestion des affaires du gouvernement. Les interventions du président auprès des député.es de l’opposition qui abordent les agissements de Mme Noramandeau reviennent à les empêcher de poser toute question qui touche au cœur du sujet : la corruption de ministres actuels ou passés du gouvernement libéral. Attendre que la cause de Mme Normandeau soit tranchée en cour avant de débattre de ce sujet en chambre, c’est priver la population de ses droits démocratiques. Après tout, que vaut notre démocratie si on ne peut plus dénoncer la corruption du pouvoir dans la maison du peuple ? », se demande M. Khadir.
« On ne peut pas demander aux élus de l’Assemblée nationale de ronronner, de continuer leur petit train-train quotidien sans parler de quelque chose qui préoccupe au plus haut point la population : le rôle de l’argent sale dans les élections que gagne, élection après élection, le Parti libéral. Nous n’aurions pas le droit de nommer Mme Normandeau et le million de dollars amassé en dons illégaux, en majorité grâce à des électeurs hors de son comté ? », demande M. Khadir qui déplore qu’en l’absence d’un fondement juridique fourni par un expert, les limites imposées au débat par le président donnent l’impression d’être le résultat des pressions qu’il subit de la part du parti au pouvoir.