François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, considère que « le laisser-aller du gouvernement Harper dans le domaine du logement social crée une situation d’urgence qui nécessitera des gestes ambitieux et rapides de la part du prochain gouvernement fédéral, d’où la nécessité que les partis qui aspirent au pouvoir se prononcent dès maintenant ».
Le logement social en péril
À son avis, Ottawa néglige dangereusement ses responsabilités face au droit au logement, en ne consacrant que des « miettes » à l’aide aux ménages mal-logés et en mettant en danger le parc existant de logements sociaux.
Le FRAPRU rappelle que le Québec ne reçoit annuellement que 58 millions $ du gouvernement fédéral pour tous ses programmes de logement abordable. « Cette somme ne permet même pas de subventionner 700 logements sociaux par année, alors que 228 000 ménages locataires québécois en ont un urgent besoin puisqu’ils engouffrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger », se désole François Saillant.
L’organisme se dit par ailleurs scandalisé que le gouvernement Harper continue de faire la sourde oreille aux demandes répétées d’organisations et de municipalités qui le pressent de prolonger les subventions qu’Ottawa verse depuis des décennies aux logements sociaux existants, lorsque les ententes actuelles de financement se terminent. Il faut agir et il faut le faire rapidement, estime le FRAPRU. Il précise que, dès 2015, 25 000 logements sociaux ne recevront plus un sou du gouvernement fédéral à l’échelle du Canada, ce qui aura notamment pour effet d’entraîner des hausses majeures de loyer pour les locataires à faible revenu qui y demeurent. Il ajoute qu’à terme 585 000 logements sociaux seront touchés au Canada, dont 125 500 au Québec, ce qui les rendra moins accessibles financièrement pour les locataires qui y demeurent présentement et pour tous qui pourraient y entrer à l’avenir.
Inquiet du silence du Parti libéral
Le FRAPRU se dit très préoccupé du silence du Parti libéral du Canada sur l’avenir du logement social. Il considère que cette situation s’est aggravée, depuis que Justin Trudeau a pris la tête de ce parti. M. Trudeau a même récemment décliné une demande de rencontre faite par le FRAPRU.
Même si le Nouveau parti démocratique se fait plus loquace sur la question du logement social, l’organisme réclame que son chef, Thomas Mulcair, fasse lui aussi connaître rapidement ses engagements électoraux à ce sujet, comme il a commencé à le faire sur d’autres enjeux. Un messager à bicyclette s’est d’ailleurs rendu au bureau de circonscription du chef de l’Opposition officielle pour lui livrer une missive à cet effet.