À la veille de la publication des indices d’augmentation de loyer par la Régie, le RCLALQ dénonce le fait que leur utilisation est facultative pour les propriétaires. « Dans le système actuel, c’est au locataire d’évaluer si la hausse de loyer demandée par le propriétaire est justifiée. Malheureusement, bon nombre de locataires craignent de refuser une hausse de loyer par peur de représailles. D’autres ne savent tout simplement pas qu’ils sont en droit de le faire. En temps de crise du logement, plusieurs propriétaires malveillants n’hésitent pas à demander des hausses exagérées puisqu’ils savent qu’il n’y a pas de logement disponible », déplore le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.
Explosion du coût des loyers un peu partout dans la province
Les dernières statistiques sur le logement au Québec sont très inquiétantes. Alors que le taux d’inoccupation des logements est de 1,8%, le plus bas taux en 15 ans, le coût moyen des loyers a subi une hausse de 5,2% au cours de la dernière année à l’échelle de la province. Sur 5 ans, on parle d’une augmentation moyenne de 16% tandis que l’inflation a été d’environ 9% sur la même période. « Année après année, on remarque que les augmentations de loyer sont beaucoup plus élevées que les indices produits par la Régie. En l’absence d’un contrôle strict, le prix d’un logement est soumis à la loi de l’offre et de la demande. Avec la crise du logement qui sévit actuellement, on remarque que les hausses sont encore plus importantes et de plus en plus de locataires peinent à joindre les deux bouts », mentionne le porte-parole.
Les hausses de loyer sont font sentir un peu partout dans la province. Les villes de Beauharnois (15,4%), de Boucherville et Brossard (13,4%), de Gatineau (10%), de Laval (7,7%), de Granby (7,5%), de Longueuil (7,5%) et de Drummondville (7%) sont particulièrement touchées par d’importantes hausses de loyer cette année. Rappelons que 34% des ménages locataires du Québec accordent plus de 30% de leur revenu pour se loger et que pour près de 200 000 ménages, c’est plus de 50% de leur budget qu’ils doivent y consacrer.
Contrôler les loyers pour contrer la crise
Alors que le 1er juillet est encore loin, les comités logement reçoivent déjà un nombre important d’appels de locataires qui reçoivent des avis d’éviction et qui cherchent de l’aide. « Certains propriétaires tentent de profiter du contexte de crise pour évincer illégalement des locataires et augmenter drastiquement le prix des loyers. Il y a tellement peu de logements sur le marché qu’ils savent qu’ils finiront par trouver preneurs, peu importe le prix. Ce genre de pratique n’est qu’un exemple des multiples conséquences de la crise du logement », indique M. Roy-Allard.
Le Regroupement demande à la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, de réformer la Régie du logement et d’instaurer un contrôle obligatoire et universel des loyers. Pour le RCLALQ, le logement est un droit, non une simple marchandise. « Devoir choisir entre manger et payer son loyer est inacceptable. Le contrôle obligatoire et universel des loyers est la solution aux abus répétés du marché privé de l’habitation. La ministre doit agir », réclame le porte-parole.
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