« La mesure promise par le premier ministre en campagne électorale pourrait aisément nous coûter plus cher en sous-traitance, en plus de nuire à la capacité de l’État de rendre des services à la population », explique Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS et auteur de la fiche. Depuis 2014-2015, 9617 postes ont déjà été supprimés chez les employé·e·s du secteur public au Québec. « Dans le cas précis de la fonction publique, elle compte pour ainsi dire le même nombre d’employé·e·s qu’il y a 10 ans alors que pendant ce temps la population a augmenté de 9,1 % », ajoute l’auteur.
Le secteur public pourrait être forcé de se tourner vers la sous-traitance si les ressources manquent à l’interne. Or, la sous-traitance peut s’avérer dispendieuse, surtout si le secteur public perd son expertise et qu’il se retrouve à la solde des partenaires privés comme on l’a vu au Québec dans domaine de la construction.
L’informatique est un autre exemple de secteur où la perte d’expertise s’avère extrêmement néfaste. « Il est d’ailleurs paradoxal que la CAQ affirme d’une part pouvoir épargner plusieurs centaines de millions de dollars annuellement en limitant le recours à la sous-traitance en informatique et que d’autre part elle prévoit économiser en supprimant davantage de postes dans le secteur public », illustre Guillaume Hébert.
Institut de recherche à but non lucratif, indépendant et progressiste, l’IRIS a été fondé en 2000. L’Institut produit des recherches sur les grands enjeux de l’heure (partenariats public-privé, fiscalité, éducation, santé, environnement, etc.) et diffuse un contre-discours aux perspectives que défendent les élites économiques.
Pour lire la fiche : https://iris-recherche.qc.ca/publications/caq-1-fonctionnaires.
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