Pour faire échos à la campagne électorale municipale qui se terminera deux semaines après la Nuit des sans-abri, le thème suggéré aux 31 événements locaux sera « Ma ville dans le cadre d’une Politique en itinérance ».
Autre élément de contexte incontournable : la situation du financement fédéral en itinérance. La reconduction de la Stratégie de partenariats de lutte à l’itinérance (SPLI) pour les cinq prochaines années a été annoncée, mais son financement a été diminué de 10% et surtout, le gouvernement Harper a affirmé sa volonté d’orienter le programme vers une approche unique d’intervention, à savoir le housing first. « La SPLI a fait ses preuves, permettant de financer une variété d’interventions, souligne Pierre Gaudreau, porte-parole de l’événement. Il y a un large consensus au Québec à l’effet qu’elle doit demeurer telle qu’elle est depuis plus de 12 ans, mais il semble qu’Ottawa et son ministre responsable, Jason Kenney, fassent toujours la sourde oreille. »
L’ampleur du phénomène
L’événement lui-même constitue un révélateur de la situation. En effet, le nombre de villes tenant une vigile de solidarité ne cesse d’augmenter, ayant passé de 23 villes lors de sa 20e édition à 31 villes quatre ans plus tard. Les nouvelles villes qui tiendront un événement cette année sont Sept-Îles, Ste-Agathe-des-Monts, Sorel, Chibougamau et Waterloo.
« Le contexte particulier de cet automne qui interpelle et touche les trois paliers gouvernementaux découle entre autres d’une situation dans laquelle l’itinérance s’aggrave malgré les moyens qui sont pris pour l’endiguer, indique Pierre Gaudreau. Par exemple, on a offert 66 000 nuitées à Montréal l’hiver dernier dans les grands refuges pour hommes, 20% de plus que 5 années plus tôt.
Concrètement au soir du 18 octobre…
Depuis 24 ans tous les troisièmes vendredis d’octobre, l’événement se caractérise par un brasero (bidon dans lequel on fait un feu) autour duquel se réunissent des convives en solidarité avec les sans-abri. Pour le reste, chaque événement local est différent : spectacles et projections en plein air, discours à saveur politique, marches dans les rues de la ville, repas communs, collectes de vêtements ou encore de denrées, concours d’abris de fortune, ateliers thématiques et d’arts… Il y a autant de modèles d’événement qu’il y a de villes qui en organisent.
C’est donc une invitation. Pour plus d’informations sur l’événement et ses vitrines locales, on visite le www.nuitdessansabri.com.