Peu après la fuite dans les médias du rapport de Jacques Duchesneau sur l’industrie de la construction et les firmes de génieconseil, l’Assemblée nationale s’est empressée de tenir une commission parlementaire où celui-ci a pu préciser certains de ses constats alarmants. M. Duchesneau a ainsi pu donner l’heure juste aux éluEs de même qu’à la population. La gravité du sujet commandait une telle action. Toutefois, il n’y a pas que les travaux publics qui coûtent inutilement cher à la société québécoise – la pauvreté aussi.
« Le Québec perd en effet largement au change en tolérant la pauvreté. L’éliminer nous ferait économiser collectivement beaucoup d’argent. Selon des chiffres très conservateurs, la pauvreté prive annuellement le Québec de 15 milliards de dollars. Uniquement dans le domaine de la santé, c’est près de 6 milliards $ qui, chaque année, sont dépensés pour pallier les impacts de la pauvreté sur les personnes qui la vivent » a indiqué Robin Couture, porte-parole du Collectif.
À la suite du rapport Améliorer la situation économique des personnes : un engagement continu déposé par la ministre Julie Boulet en juin dernier, lequel doit conduire à la détermination de cibles d’amélioration du revenu pour les personnes à l’aide sociale et les travailleurEs pauvres, le gouvernement se voit dans l’obligation de tenir une commission parlementaire. Ceci afin d’examiner les conclusions du rapport de la ministre. La commission devrait également en profiter pour discuter des recommandations du comité (le CCLPES) qui conseille la ministre, mais surtout pour préparer le terrain relativement à l’adoption de cibles de revenu décentes par le gouvernement.
« C’est rarement le bon moment pour parler de pauvreté et d’inégalités, mais là, une occasion en or se présente. Il faut la saisir. La pauvreté mine trop le Québec et mérite amplement un débat de société. La meilleure façon de le mener, c’est une commission parlementaire avec consultation générale, c’est-à-dire une commission où société civile, personnes en situation de pauvreté et autres citoyenNEs peuvent s’exprimer et faire connaître leurs pistes de solution. Les éluEs du Québec ont le devoir d’aménager un tel lieu privilégié de débat public », a affirmé Robin Couture.
« Des centaines de milliers de Québécoises et de Québécois sont maintenuEs en situation de survie. Les décisions du gouvernement auront des impacts déterminants sur leurs conditions de vie, de même que sur les finances publiques. L’enjeu est d’importance : il faut donner l’occasion à la population québécoise de s’exprimer », a conclu M. Couture.