Contre la crise, la dette, l’austérité, les spéculateurs, les banques et les politiciens qui les servent, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans 951 villes et dans 82 pays : 150.000 à Madrid et autant à Barcelone, 200.000 à Rome, 100.000 à Lisbonne, 50.000 à Santiago du Chili, 15.000 à New York et des dizaines de milliers d’autres à Londres, Amsterdam, Paris, Tokyo…
Du jamais vu depuis la manifestation globale contre la guerre en Irak en février 2003, qui avait rassemblé près de 10 millions de manifestants à l’échelle planétaire. Et, cette fois ci, la connotation anticapitaliste de la protestation était remarquable.
Au rythme de l’aggravation d’une crise sans précédent où les gouvernements font payer les peuples à la place des coupables, depuis plusieurs mois, inspirés par les révolutions dans le monde arabe, les IndignéEs donnent de la voix, de la Puerta del Sol madrilène à la place Syntagma d’Athènes, ou d’Israël à New York, avec le récent mouvement « Occupy Wall Street ». Un mouvement qui semble désormais se répandre comme une traînée de poudre à travers bon nombre de pays pour dénoncer l’oligarchie et les inégalités sociales.
A Bruxelles, depuis le samedi 8 octobre, plusieurs centaines de personnes ont rejoint les quelque 150 marcheurs indignés arrivés d’Espagne, de France, d’Allemagne ou des Pays-Bas. Chaque jour, des assemblées populaires et des ateliers de réflexion ont été organisés jusqu’au samedi 15 octobre où la manifestation a rassemblé plus de 8.000 personnes. Un succès d’autant plus significatif qu’aucune « grande » organisation n’appelait à cette marche.
Dans le parcours bruxellois, à chaque fois que les 8.000 manifestants passaient devant une banque, comme Euroclear qui a annoncé le licenciement de 500 employés, les cris d’indignation fusaient : « Coupables ! » ; « Voleurs ! ». Une pluie de chaussure a été lancée contre la Bourse et plusieurs vitrines de banques tagguées. De nombreux participants dénonçaient le nouveau « sauvetage » de la banque Dexia aux frais des contribuables ou l’annonce de la suppression de plusieurs centaines d’emplois dans la sidérurgie liégeoise.
Beaucoup arboraient également le slogan phare du mouvement « Occupy Wall Street » : « We are the 99% », autrement dit nous sommes les 99% de l’humanité victimes d’un système aux mains et au service d’une infime minorité… Peuples du monde ; levez-vous !