Robert Mugabe, à la tête du Zimbabwe depuis 1980, a été placé mercredi en résidence surveillée par l’armée. Le vieux dictateur de 93 ans avait fait de l’homosexualité une de ses obsessions depuis le milieu des années 1990. Ses déclarations outrancières et provocatrices se sont enchaînées.
« Nous n’accepterons jamais, jamais, jamais l’homosexualité », avait-il affirmé notamment à la tribune de l’ONU. Pour lui, l’homosexualité était une « maladie dégoûtante » et les gays pires que les animaux, « car même les porcs savent comment s’accoupler ». Ses diatribes homophobes étaient utilisées pour discréditer les tentatives de pressions occidentales sur son régime ou contre l’opposition.
Si elle constitue un soulagement au premier abord, la mise à l’écart du dictateur par l’armée ne signifie pas nécessairement une amélioration à venir des conditions de vie pour les LGBT zimbabwéens. Ni les militaires ni le possible successeur de Mugabe, l’ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, ne sont des défenseurs de la communauté LGBT. En 2016, ce dernier avait défendu la pénalisation de l’homosexualité lors d’une session du Conseil des droits de l’homme, à Genève.
Le Zimbabwe applique encore les anciennes lois coloniales antisodomie, qui ont été renforcées par des dispositions réprimant les associations LGBT et même les gestes d’affection entre personnes du même sexe.
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