Sur le plan des coûts et du rendement, force est de constater que le modèle GMF ne remplit pas ses promesses. Le gouvernement a beau consacrer des sommes très importantes pour développer son réseau de GMF, les résultats positifs tardent à venir. Selon la vérificatrice générale, 43 % des GMF ont reçu un financement supérieur au nombre de patients inscrits. De plus, 39 % des GMF n’offraient pas les heures d’ouverture requises pour recevoir la totalité du financement. « Ces dépenses représentent un transfert de fonds publics vers les médecins et le privé, alors qu’un réseau bien établi partout au Québec existe déjà sous la forme des CLSC. Le manque de volonté politique et le sous-financement chronique de ces derniers sont déplorables, s’indigne Carolle Dubé. Ceux-ci doivent demeurer une composante majeure du réseau de la santé et des services sociaux du Québec. »
L’IRIS démontre bien que la mission des CLSC n’est pas la même que celle des GMF. « Ceux-ci sont des entreprises privées, gérées par des médecins et centrées sur le curatif, d’abord et avant tout. Les GMF n’ont aucune responsabilité populationnelle qui les oblige à offrir leurs services à l’ensemble de la population de leur territoire, y compris aux plus vulnérables. À l’inverse de ce modèle, les CLSC sont basés sur le travail interdisciplinaire, où les médecins collaborent étroitement avec les travailleurs sociaux, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes, entre autres professionnels. Ces établissements publics placent également la prévention au cœur de leurs interventions », de souligner la présidente.
Contrairement aux prétentions du ministre Barrette, les GMF n’améliorent pas l’accessibilité aux services. Pour l’APTS (http://www.aptsq.com/fr/clsc.aspx) et pour l’IRIS, les GMF risquent de laisser les plus vulnérables sur le carreau. « Transférer des professionnels des CLSC vers les GMF n’est pas qu’une simple mesure administrative, s’inquiète Carolle Dubé. Ces mouvements de personnel risquent d’avoir des impacts importants sur la clientèle en augmentant les délais d’attente. »
Dans ce contexte peu reluisant, l’APTS ne voit pas l’intérêt d’accélérer le virage vers les supercliniques. « Au lieu d’engloutir des centaines de millions de dollars dans des entités privées, le gouvernement devrait plutôt revaloriser les CLSC en les finançant à la hauteur de leurs besoins. Qu’on se le dise : les GMF ne pourront jamais remplacer les CLSC. Il est temps de prioriser le réseau public de la santé et des services sociaux », insiste la présidente de l’APTS.
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