Édition du 19 novembre 2024

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Livres et revues

Victor Serge : Littérature et révolution

Édition préparée et présentée par Anthony Glinoer

L’écrivain prolétarien révolutionnaire tel que Victor Serge l’envisage procède par une “méditation désintéressée sur le destin de l’homme”. Il ne le fait pas, sans doute, avec autant de clarté et de pédagogie que d’aucuns le souhaiteraient, mais il le fait en écrivain, avec sincérité et pénétration. Serge a la conviction que la littérature révolutionnaire ne naîtra pas des organisations ni des congrès, mais sera « l’œuvre spontanée d’écrivains acquis au prolétariat révolutionnaire » sans être encartés pour autant. » – Anthony Glinoer

À quoi pourrait ressembler une littérature révolutionnaire ? Telle est la question à laquelle s’attaque Victor Serge dans cet essai publié en 1932. Révolutionnaire professionnel, romancier, historien de la Révolution russe, traducteur, Victor Serge (Viktor Lvovitch Kibaltchitch de son vrai nom, 1890- 1947) était bien placé pour se pencher sur les rapports de la littérature avec la révolution. Il a été anarchiste avant d’adhérer au Parti communiste russe en 1919. Il a milité dans l’Internationale communiste, puis a combattu la contre-révolution stalinienne, ralliant l’Opposition de gauche animée par Léon Trotsky.

En 1932, il vit en liberté surveillée en URSS. Le pouvoir stalinien l’empêche de publier. Comme il est devenu un écrivain reconnu dans le monde francophone, sa déportation au goulag,quelques mois après la publication de Littérature et révolution, va soulever un vent d’indignation parmi les cercles intellectuels européens, ce qui lui vaudra d’être libéré et de s’installer en France en 1936.

Contre toute doctrine de parti, contre les dérives de l’avant-garde ‒ il n’est pas tendre avec le surréalisme d’André Breton ‒, contre le roman psychologique à la mode, Victor Serge propose un « humanisme prolétarien » qui répondrait aussi bien à la révolution en gestation dans les pays occidentaux qu’à la révolution déjà trahie en Union soviétique.

On retrouve dans Littérature et révolution l’extraordinaire lucidité de Victor Serge sur les enjeux politiques et culturels. Sans illusion sur la littérature que les partis communistes préconisent, il nous présente ce que pourrait être une littérature libre, plurielle et intègre.

TABLE DES MATIÈRES

Présentation, Anthony Glinoer

Littérature et révolution

Avertissement

I. Condition de l’écrivain

II. Et il y a trente millions de
prolétaires

III. Changement de ton

IV. L’impasse

V. Il est temps d’apercevoir la
révolution

VI. Fonction idéologique de l’écrivain

VII. Penser à l’homme

VIII. La captivité intérieure

IX. Notre crise

X. Sur une théorie ouvriériste

XI. Une culture prolétarienne est-elle
possible ?

XII. La « politique littéraire » du PC
de l’URSS

XIII. Des schémas

XIV. Du schéma à l’idée fausse

XV. Écrivains et prolétaires

XVI. La pensée prolétarienne et la
crainte de l’erreur

XVII. Le problème des échanges
intellectuels

XVIII. Pour répondre au lecteur
malveillant

XIX. Le double devoir

XX. La tradition révolutionnaire
française

XXI. Le roman de la production –
Hamp

XXII. L’humanisme prolétarien

m.editeur@editionsm.info
www.editionsm.info/
Personne ressource : Richard Poulin

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